Nicolas Cuynat répond aux questions du Raffut Alpin - Second Round
Une question plus personnelle : vous êtes un supporter acharné du FCG depuis de nombreuses années et aujourd’hui vous en êtes le président. Comment on gère les deux casquettes ?
(il souffle), oui c’est compliqué. J’ai fait des efforts encore cette année et… je me contrôle ! Je n’y arrive pas tout le temps (rires). J’ai failli me casser la main sur un des 1ers matchs cette année ! C’est une forme de thérapie pour moi. Cela ne sert à rien d’être passionné et d’aller dans l’excès. Pour le moment je passe à travers les balles mais je vous avoue qu’avec le dernier arbitre que j’ai croisé, cela a été compliqué. Par ailleurs, je comprends complètement qu’en ayant un poste comme celui que j’occupe au FCG, on peut devenir une cible pour l’environnement extérieur. Je n’ai aucun problème avec ça. C’est normal, je l’accepte et je suis assez grand pour faire la part des choses. En revanche, c’est l’injustice qui me pose problème. Quand je vois le travail que font les coachs pour décortiquer chaque match de la saison, toutes les erreurs d’arbitrage qui, statistiquement, sont à 80% au détriment du FCG et bien il y a des fois où il est dur de garder son self control. Je prends un exemple : face à Vannes, il n’ y a pas une montée de la défense adverse qui n’est pas hors-jeu sur nos actions stratégiques et quand on demande aux arbitres comment on peut améliorer, nous n’avons pas de réponse. C’est cela qui est très dur.
« je pense qu’il faudrait créer une école de l’arbitrage »
Le FCG serait le mal aimé de l’arbitrage ?
Non, je ne veux pas rentrer dans une polémique. Ce que je me dis, c’est que peut-être il faudrait créer une école de l’arbitrage. On doit donner la possibilité aux arbitres de mieux travailler avec les clubs. Nous avons déjà fait intervenir des arbitres lors de nos entrainements pour mieux comprendre les faits de jeu. C’est un axe, cependant, on ne comprend pas toujours les décisions. J’en veux pour preuve, la décision d’accorder l’essai de la gagne à Bayonne (ndlr : lors du match aller). Nous on entend les arbitres vidéo. Je peux vous assurer que ce qu’a dit l’arbitre vidéo sur cette action, est contraire à la décision qui a été prise par l’arbitre sur le terrain. Pour en revenir à la question : non, je ne veux pas entrer dans une quelconque polémique sur un arbitrage qui serait contraire au FCG. Lorsque j’échange avec d’autres présidents de clubs, plus anciens et plus expérimentés que moi, le discours est le même. N’aurait-on pas tous intérêt à se dire : on forme les arbitres ? Si la Ligue et la Fédération mettent les moyens, il y a quelque chose à faire. Nous avons un budget formation pour les joueurs. Intégrons les arbitres ! Les arbitres pourraient travailler ensemble pour analyser les erreurs qu’ils peuvent commettre. Tout le monde peut faire des erreurs et ce n’est pas grave d’en commettre. Il faut juste les analyser pour pouvoir s’améliorer et progresser. C’est un intérêt collectif. Aujourd’hui lorsqu’on prépare un match, on le prépare également en fonction de celui qui va arbitrer. Et puis au cours d’un match, les joueurs doivent s’adapter. Notre effectif étant jeune, c’est plus difficile. C’est aussi pour cela que l’on cherche à renforcer le groupe avec des vieux briscards capables de s’adapter et de faire passer le message aux autres. Un peu à l’image d’un Jean-Charles Orioli, qui, avec son expérience à ce rôle sur le terrain.
Les joueurs doivent s’adapter à l’arbitre sur le terrain mais également aux adversaires. On a l’impression vu des tribunes que les grenoblois n’ont pas toujours cette intelligence situationnelle pour palier cela ?
Vous avez complètement raison. Aujourd’hui, notre équipe est en perte de confiance, il faut stabiliser les fondamentaux sur le jeu et aussi stabiliser les têtes. On ne peut pas nier que lorsqu’on a pas la confiance, développer un jeu correct, c’est extrêmement difficile. Cela dit, depuis le début de la saison nous n’avons pas pu une seule fois aligner notre équipe « type ». Ce n’est pas une excuse mais un constat. Travailler la continuité dans ces conditions, c’est compliqué.
Vous avez évoqué JC. Orioli. Où en est-il de sa récupération ?
Jean-Charles, depuis qu’il s’est blessé, il dit : « je vais revenir en mars ! ». Il a fait ce qu’il fallait et il a hâte de revenir. On va dire que fin mars est une date possible pour son retour.
Participe-t-il aux entrainements pour amener son expérience ?
Oui, il échange beaucoup avec les joueurs. Cependant, un joueur blessé n’a pas subi les défaites sur le terrain, n’a pas transpiré avec ses co-équipiers. Et bien, même un JC. Orioli qui, pour moi, a une totale légitimité pour s’investir auprès des garçons, n’ose pas le faire. Le vécu collectif sur le terrain est tellement important que celui qui est en dehors du groupe a la crainte que ses interventions ou ses conseils soient mal pris par ceux qui sont effectivement sur le terrain. C’est toutefois sa volonté de participer à cela. On va voir avec les coachs pour que ce soit validé.