bonjour la Team du raffut ,
voici mon débrief
A la force de la mêlée et du pied de Sam !
Quelle fin de match rocambolesque pour les Grenoblois ! Les hommes du duo Pézery-Nadau ont réussi à sauver leur peau dans les ultimes secondes d’un match de rugby fait de combat, de densité physique poussée à l’extrême. A ce petit jeu de rugby destructeur, ce sont les Grenoblois qui ont remporté le bras de fer d’une intensité incroyable face à des Aixois, qui étaient vus au pied des Alpes avec l’intention, sans doute, de conjurer le sort de leur défaite en demi-finale en mai dernier contre les Isérois. Même si, maintenant, les équipes ont les yeux tournés vers la nouvelle saison avec des effectifs qui ont changé, il n’en reste pas moins des traces du passé dans les têtes de certains joueurs et des entraîneurs. Ceci dit, comme en mai dernier le dénouement du match s’est joué dans les derniers instants et c’est encore Grenoble qui remporte la mise ! Décidemment, les Grenoblois deviennent les bêtes noires des Provençaux, eux qui se voyaient ramener de leur déplacement les deux points du match nul voire les quatre de la victoire. D’ailleurs beaucoup de personnes autour de moi en tribune pensaient quitter le stade avec bien des regrets du match nul voire de la défaite. Beaucoup avaient le sentiment d’une victoire chanceuse voire d’un hold-up. Mais, à y regarder de près (voir ci-dessous dans l’analyse), Aix n’a pas montré un rugby alléchant méritant la victoire. Les échecs de leur buteur les privent du succès. Au final, tout le monde est sorti avec le sourire aux lèvres sans exubérance mais avec un goût amer au fond de la gorge. On sent bien que tout n’est pas encore au point, ce qui est, en somme, normal en début de saison. On retrouve un peu les affres des matchs poussifs des Grenoblois de la saison dernière.
Du sérieux en défense, une attaque sur la réserve
Ce sont les Provençaux qui donnent le coup d’envoi. A la réception du ballon, les Grenoblois décident de le renvoyer le plus loin possible. On sent que la consigne des coachs isérois est claire : pas de jeu à la main dans son propre camp pour éviter la moindre faute au sol. Il en sera ainsi tout au long de la première période. Du côté d’Aix, c’est la même stratégie, on ne se découvre pas, on attend la moindre faute de son adversaire, d’où un nombre incalculable de coups de pied pour éloigner le danger. Du ping-pong rugby. En clair du pur jeu de dépossession. C’est stratégique, c’est tactique, mais ce n’est pas spectaculaire. Aucune phase de jeu déployé. Les défenses des deux cotés vont bloquer les moindres offensives qui ne dépassent pas les trois ou quatre temps de jeu. La défense grenobloise se montre particulièrement sérieuse, appliquée avec, à chaque fois, deux joueurs qui bloquent le porteur du ballon. Aucun trou d’air, aucune faille ne fera pendant quarante minutes sauf à la demi-heure de jeu (33e), quand le deuxième ligne aixois arrive à franchir les deux rideaux défensifs avant de terminer sa course derrière les poteaux. L’essai sera refusé pour un en-avant du demi- de mêlée de Provence provoqué par un super coup de Geoffrey Cros, qui arrive à prendre le bras de ce dernier d’où la perte du ballon. Chaude alerte. Les affrontements sur la ligne d’avantage sont féroces. « Ça cogne fort » dira à la mi-temps Tommy Raynaud à la mi-temps au micro de Canal+. La défense iséroise, déjà très efficace la semaine dernière est vraiment la grande satisfaction de ce début de saison. Pourvu que cela dure. Il y a beaucoup de solidarité ente les joueurs, preuve d’un très bon état d’esprit au sein du groupe. La ligne se reforme très vite, il y a une très bonne communication. La défense dauphinoise a réalisé trois gros contest et un a été refusé à Pio Muarua d’une façon très limite.
Pour ce qui est des attaques dans les 22 m, ce fut très pauvre. J’ai noté une occasion pour Grenoble vers la 18e, phase de jeu qui va amener le carton jaune, de Teimana Harrison. Côté Aix, ce ne fait pas mieux. Les défenses ont pris le pas sur les attaques durant la première période au cours de laquelle le rugby fut âpre, insipide. C’est, néanmoins les Grenoblois qui ont remporté le premier acte : 9-3, grâce à la patte du buteur Sam Davies (3 sur 3), plus efficace que son homologue qui en a loupé une.
Les statistiques de la première mi-temps :
Gros temps faible et cafouillage rugbystique
La deuxième mi-temps repart sur les mêmes bases avec deux équipes ne voulant pas se découvrir, contrant systématiquement l’amorce d’une séquence offensive. La défense iséroise dépense une énergie folle, personne ne s’échappe, tout le monde reste concentré sur les plaquages, sur les connexions. Sauf que cette fois-ci, les Grenoblois commettent des fautes bêtes, se montrent indisciplinés (8 pénalités et un carton jaune lors du deuxième acte). Heureusement, Thomas Salles, le buteur aixois n’est pas en réussite (3 échecs sur la totalité du match, soit 4 sur 7), ce qui va peser lourd dans le résultat final. Tout le contraire de Sam Davies qui réalise un 5 sur 6.
Côté attaque, les deux équipes sont entrées deux fois seulement dans les 22 m ! Le jeu isérois est brouillon avec de nombreuses pertes de balle. Les temps de jeu sont courts. Les commentateurs de Canal+ ont parlé d’un match ennuyeux. On les comprend, eux qui veulent des matchs spectaculaires avec de nombreux essais. Les hommes de Nicolas Nadau entrent pour la première fois dans les 22 m à l’heure de jeu avec un beau débordement de José Madeira, mais l’international portugais oublie de remettre intérieur à Mathis Sarragallet qui attendait l’offrande. Puis de nouveau à la 66e, Mathis s’enfonce dans la défense aixoise et s’approche à 10 -15 m de l’en-but, l’action rebondit mais est stoppée par une faute grossière d’un Aixois qui écope d’un carton jaune.
Aix a eu une très grosse occasion (72e) avec leur arrière qui franchit la ligne d’en-but, mais le bras d’Éric Escande est sous le ballon.
Il faudra attendre les deux dernières minutes pour voir un peu de folie dans ce match. Sur une perte de ballon provençale précédée d’un avantage pour Grenoble, Bautista Ezcurra réussit un 50-22 magistral, ce qui réveille le public. Lancer en touche à 15 m de la ligne. C’est la possession d’un essai potentiel. Malheureusement, Lilian Rossi lance en deux temps ! Ballon rendu aux Aixois. On se dirige tout droit vers le match nul bien décevant. Les Provençaux expédient le plus loin possible le ballon. Grenoble s’en empare et remonte le terrain et rendre dans les 35 m, mais nouvelle perte de balle pour en-avant !! Il reste 5 secondes et donc une dernière mêlée à jouer avec introduction Aix. Dans pareil cas, le demi-de-mêlée introduit vite le ballon pour que celui-ci ressorte vite derrière les pieds du troisième ligne centre. Mais la première ligne iséroise réussit le coup majeur de gagner l’impact et fait reculer la mêlée aixoise ! Pénalité sifflée par l’arbitre. Sam Davies a la victoire au bout de son pied. Le buteur grenoblois ne tremble pas et expédie le ballon au milieu des poteaux. Explosion de joie dans les tribunes du Stade des Alpes. Victoire sur le fil des Grenoblois, qui n’ont rien lâché, qui ont eu l’énergie nécessaire pour renverser le sort de ce match. La réussite aux pieds de Sam Davies a permis de sceller le sort du match. Mais celle-ci fait partie du jeu et confirme le bien fondé du choix de ce joueur dans le recrutement de la saison passée. Sam avait réussi à tuer le match, la semaine dernière en claquant un drop dans le dernier quart d’heure. Là, il récompense l’énorme travail de la mêlée grenobloise avec un Cody Thomas qui a pris le dessus sur son vis-à-vis !
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
Ce que je retiens de ce match :
Grenoble a confirmé la qualité de sa défense. C’est elle qui a permis en partie le succès.
Du mieux en touche, mais encore un lancer loupé sur une phase offensive importante. Une mêlée qui confirme sa bonne tenue de la semaine dernière.
Un Sam Davies primordial comme la semaine dernière. Attention à une Sam Davies dépendance.
La discipline a connu des hauts (première période) et des bas (deuxième période). Signe de fatigue précoce ?
La semaine prochaine, encore un gros défi avec le déplacement à Aurillac, équipe qui a perdu ses deux premiers matchs et qui voudra se racheter à domicile. Encore beaucoup de combat en perspective.
Photos : Karine Valentin
voici mon débrief
A la force de la mêlée et du pied de Sam !
Quelle fin de match rocambolesque pour les Grenoblois ! Les hommes du duo Pézery-Nadau ont réussi à sauver leur peau dans les ultimes secondes d’un match de rugby fait de combat, de densité physique poussée à l’extrême. A ce petit jeu de rugby destructeur, ce sont les Grenoblois qui ont remporté le bras de fer d’une intensité incroyable face à des Aixois, qui étaient vus au pied des Alpes avec l’intention, sans doute, de conjurer le sort de leur défaite en demi-finale en mai dernier contre les Isérois. Même si, maintenant, les équipes ont les yeux tournés vers la nouvelle saison avec des effectifs qui ont changé, il n’en reste pas moins des traces du passé dans les têtes de certains joueurs et des entraîneurs. Ceci dit, comme en mai dernier le dénouement du match s’est joué dans les derniers instants et c’est encore Grenoble qui remporte la mise ! Décidemment, les Grenoblois deviennent les bêtes noires des Provençaux, eux qui se voyaient ramener de leur déplacement les deux points du match nul voire les quatre de la victoire. D’ailleurs beaucoup de personnes autour de moi en tribune pensaient quitter le stade avec bien des regrets du match nul voire de la défaite. Beaucoup avaient le sentiment d’une victoire chanceuse voire d’un hold-up. Mais, à y regarder de près (voir ci-dessous dans l’analyse), Aix n’a pas montré un rugby alléchant méritant la victoire. Les échecs de leur buteur les privent du succès. Au final, tout le monde est sorti avec le sourire aux lèvres sans exubérance mais avec un goût amer au fond de la gorge. On sent bien que tout n’est pas encore au point, ce qui est, en somme, normal en début de saison. On retrouve un peu les affres des matchs poussifs des Grenoblois de la saison dernière.
Du sérieux en défense, une attaque sur la réserve
Ce sont les Provençaux qui donnent le coup d’envoi. A la réception du ballon, les Grenoblois décident de le renvoyer le plus loin possible. On sent que la consigne des coachs isérois est claire : pas de jeu à la main dans son propre camp pour éviter la moindre faute au sol. Il en sera ainsi tout au long de la première période. Du côté d’Aix, c’est la même stratégie, on ne se découvre pas, on attend la moindre faute de son adversaire, d’où un nombre incalculable de coups de pied pour éloigner le danger. Du ping-pong rugby. En clair du pur jeu de dépossession. C’est stratégique, c’est tactique, mais ce n’est pas spectaculaire. Aucune phase de jeu déployé. Les défenses des deux cotés vont bloquer les moindres offensives qui ne dépassent pas les trois ou quatre temps de jeu. La défense grenobloise se montre particulièrement sérieuse, appliquée avec, à chaque fois, deux joueurs qui bloquent le porteur du ballon. Aucun trou d’air, aucune faille ne fera pendant quarante minutes sauf à la demi-heure de jeu (33e), quand le deuxième ligne aixois arrive à franchir les deux rideaux défensifs avant de terminer sa course derrière les poteaux. L’essai sera refusé pour un en-avant du demi- de mêlée de Provence provoqué par un super coup de Geoffrey Cros, qui arrive à prendre le bras de ce dernier d’où la perte du ballon. Chaude alerte. Les affrontements sur la ligne d’avantage sont féroces. « Ça cogne fort » dira à la mi-temps Tommy Raynaud à la mi-temps au micro de Canal+. La défense iséroise, déjà très efficace la semaine dernière est vraiment la grande satisfaction de ce début de saison. Pourvu que cela dure. Il y a beaucoup de solidarité ente les joueurs, preuve d’un très bon état d’esprit au sein du groupe. La ligne se reforme très vite, il y a une très bonne communication. La défense dauphinoise a réalisé trois gros contest et un a été refusé à Pio Muarua d’une façon très limite.
Pour ce qui est des attaques dans les 22 m, ce fut très pauvre. J’ai noté une occasion pour Grenoble vers la 18e, phase de jeu qui va amener le carton jaune, de Teimana Harrison. Côté Aix, ce ne fait pas mieux. Les défenses ont pris le pas sur les attaques durant la première période au cours de laquelle le rugby fut âpre, insipide. C’est, néanmoins les Grenoblois qui ont remporté le premier acte : 9-3, grâce à la patte du buteur Sam Davies (3 sur 3), plus efficace que son homologue qui en a loupé une.
Les statistiques de la première mi-temps :
- Touches (Grenoble) :6, une touche avec en-avant sur la dernière
- Touche (Aix) :10, deux touches perdues.
- Mêlée (Grenoble) : 4, une pénalité de chaque côté.
- Mêlée (Aix) : 1, aucune faute.
- Pénalité : 4 contre Grenoble et 5 contre Aix et un jaune.
Gros temps faible et cafouillage rugbystique
La deuxième mi-temps repart sur les mêmes bases avec deux équipes ne voulant pas se découvrir, contrant systématiquement l’amorce d’une séquence offensive. La défense iséroise dépense une énergie folle, personne ne s’échappe, tout le monde reste concentré sur les plaquages, sur les connexions. Sauf que cette fois-ci, les Grenoblois commettent des fautes bêtes, se montrent indisciplinés (8 pénalités et un carton jaune lors du deuxième acte). Heureusement, Thomas Salles, le buteur aixois n’est pas en réussite (3 échecs sur la totalité du match, soit 4 sur 7), ce qui va peser lourd dans le résultat final. Tout le contraire de Sam Davies qui réalise un 5 sur 6.
Côté attaque, les deux équipes sont entrées deux fois seulement dans les 22 m ! Le jeu isérois est brouillon avec de nombreuses pertes de balle. Les temps de jeu sont courts. Les commentateurs de Canal+ ont parlé d’un match ennuyeux. On les comprend, eux qui veulent des matchs spectaculaires avec de nombreux essais. Les hommes de Nicolas Nadau entrent pour la première fois dans les 22 m à l’heure de jeu avec un beau débordement de José Madeira, mais l’international portugais oublie de remettre intérieur à Mathis Sarragallet qui attendait l’offrande. Puis de nouveau à la 66e, Mathis s’enfonce dans la défense aixoise et s’approche à 10 -15 m de l’en-but, l’action rebondit mais est stoppée par une faute grossière d’un Aixois qui écope d’un carton jaune.
Aix a eu une très grosse occasion (72e) avec leur arrière qui franchit la ligne d’en-but, mais le bras d’Éric Escande est sous le ballon.
Il faudra attendre les deux dernières minutes pour voir un peu de folie dans ce match. Sur une perte de ballon provençale précédée d’un avantage pour Grenoble, Bautista Ezcurra réussit un 50-22 magistral, ce qui réveille le public. Lancer en touche à 15 m de la ligne. C’est la possession d’un essai potentiel. Malheureusement, Lilian Rossi lance en deux temps ! Ballon rendu aux Aixois. On se dirige tout droit vers le match nul bien décevant. Les Provençaux expédient le plus loin possible le ballon. Grenoble s’en empare et remonte le terrain et rendre dans les 35 m, mais nouvelle perte de balle pour en-avant !! Il reste 5 secondes et donc une dernière mêlée à jouer avec introduction Aix. Dans pareil cas, le demi-de-mêlée introduit vite le ballon pour que celui-ci ressorte vite derrière les pieds du troisième ligne centre. Mais la première ligne iséroise réussit le coup majeur de gagner l’impact et fait reculer la mêlée aixoise ! Pénalité sifflée par l’arbitre. Sam Davies a la victoire au bout de son pied. Le buteur grenoblois ne tremble pas et expédie le ballon au milieu des poteaux. Explosion de joie dans les tribunes du Stade des Alpes. Victoire sur le fil des Grenoblois, qui n’ont rien lâché, qui ont eu l’énergie nécessaire pour renverser le sort de ce match. La réussite aux pieds de Sam Davies a permis de sceller le sort du match. Mais celle-ci fait partie du jeu et confirme le bien fondé du choix de ce joueur dans le recrutement de la saison passée. Sam avait réussi à tuer le match, la semaine dernière en claquant un drop dans le dernier quart d’heure. Là, il récompense l’énorme travail de la mêlée grenobloise avec un Cody Thomas qui a pris le dessus sur son vis-à-vis !
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
- Touche (Grenoble) :5, deux ballons perdus dont un lancer en deux temps évitable.
- Touche (Aix) :8, deux ballons perdus.
- Mêlée (Grenoble) : 0.
- Mêlée (Aix) : 4, une pénalité de chaque côté dont la dernière contre Aix qui donne la pénalité de la gagne.
- Pénalité : 8 contre Grenoble et un carton jaune et 4 contre Aix et un carton jaune.
Ce que je retiens de ce match :
Grenoble a confirmé la qualité de sa défense. C’est elle qui a permis en partie le succès.
Du mieux en touche, mais encore un lancer loupé sur une phase offensive importante. Une mêlée qui confirme sa bonne tenue de la semaine dernière.
Un Sam Davies primordial comme la semaine dernière. Attention à une Sam Davies dépendance.
La discipline a connu des hauts (première période) et des bas (deuxième période). Signe de fatigue précoce ?
La semaine prochaine, encore un gros défi avec le déplacement à Aurillac, équipe qui a perdu ses deux premiers matchs et qui voudra se racheter à domicile. Encore beaucoup de combat en perspective.
Photos : Karine Valentin
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