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Interview Entretien avec Nicolas CUYNAT, Président du FCG, 1ère partie

El_Presidente

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Nicolas Cuynat répond aux questions du Raffut Alpin - First Round

Le président du FC Grenoble Rugby, Nicolas Cuynat, nous a accordé un entretien exclusif. Interview franche et sans concession pour un homme qui se fait rare dans les médias avec pourtant des idées précises sur le projet du club. Comment il voit à moyen terme l’évolution du FCG, tant sur le plan sportif qu’économique, les actions et événements autour du FCG et le lien avec les supporters, Nicolas Cuynat nous dit tout.

Dans cette 1ère partie d’interview, le président du FCG s’exprime sur la situation sportive et économique du club grenoblois

Un entretien réalisé quelques heures avant la rencontre face à Bayonne.



Président Cuynat, après 3 défaites consécutives et un début de saison qui n’est pas conforme à vos attentes, le club a annoncé cette semaine que désormais l’objectif était le maintien. Etes-vous inquiet ?

Nous avons très clairement annoncé que notre objectif était le maintien. Nous voulons nous servir de ce nouvel objectif pour créer une dynamique collective. Je n’ai pas d’inquiétude, je suis déçu. Notre objectif initial était de grattouiller les phases finales pour vivre une expérience. Les résultats ont fait que nous n’avons pas eu cette dynamique pour viser concrètement cet objectif. Aujourd’hui, plutôt que de se mentir, on va continuer de travailler sur les fondamentaux et resserrer un certain nombre de choses. Notre stratégie est basée sur un objectif à moyen terme. On savait qu’on prenait des risques. L’enjeu, aujourd’hui, est de sauver la saison et faire grandir le collectif.

Vous parlez de prise de risque, pourtant on vous sent sur et confiant dans votre projet. Partir sur une saison avec un staff novice (Gengenbacher, Heguy) et un effectif jeune également et des cadres qui pour le moment déçoivent, c’est ça le risque ?

Il faut revenir sur le contexte : une quinzaine de joueurs nous ont quitté à l’intersaison et parmi eux il y avait des cadres. Concernant les coachs, oui Fabien est, entre guillemet, jeune comme manager sportif et Arnaud aussi en tant qu’entraineur. En revanche, nous avons les deux Lionel (Enselmoz et Ringeval), Jérôme Vernay, Jean-Noël Perrin, il y a donc un mélange

« nouvelle équipe et une nouvelle façon de travailler »

d’expérience, d’expertise qui font qu’on a une certaine stabilité nécessaire aux entrainements. En revanche, ce qui est nouveau, c’est l’organisation. Le plateau technique de performance, c’est nouveau. Nous avons une vraie fierté à voir jouer les enfants avec la même stratégie que les pros. Il y a un vrai échange entre toutes les strates du club. Dans notre projet, c’est essentiel. Quand vous allez chercher un jeune espoir en milieu de saison et qu’il connait toutes les combinaisons, son intégration est plus rapide. Donc la jeunesse de la méthode oui, la jeunesse d’une partie de l’encadrement sur leur rôle principal oui, après je relativise parce que les 2 plus jeunes sont, sans doute, les deux qui sont le plus rouge et bleu dans l’âme (Gengenbacher et Héguy). C’est notre volonté de mettre ces ingrédients, un ex capitaine du FCG et un ancien taulier du club, pour compenser une certaine inexpérience dans leur rôle actuel. Nicolas Nadau, je pense que personne ne peut le taxer d’être inexpérimenté. Alors oui, c’est une nouvelle équipe et une nouvelle façon de travailler. Si il y a jeunesse, c’est sur des deux derniers points.

Parier sur la jeunesse des coachs d’accord. Cependant, concernant les joueurs, n’a-t-on pas mis trop en avant les jeunes sur le terrain aux détriments des cadres ?

Paradoxalement, je vous rappelle qu’un de nos meilleurs leaders c’est Antonin Berruyer (23 ans). Oui, il y a une jeunesse mais c’est notre plan. Vous savez on regarde ce qui se fait ailleurs et en particulier on regarde les statistiques : aujourd’hui les équipes qui performent ont une moyenne d’âge de 3 ans plus élevée que la nôtre. Note pari, c’est que dans 3 ans on aura créé un collectif qui aura grandi ensemble. Pour y arriver on est obligé à un moment donné de prendre des risques. On parlait des cadres qui n’apportent pas ce que l’on attend d’eux. Je dirai, pas encore apporté. Croyez-moi c’est en train de changer. Un des déclics que la situation du club peut apporter, c’est que l’on va mettre ces cadres face à leurs responsabilités.

Vous pensez à qui ?

Eric Escande qui fait un très bon début de saison, mais aussi Romain Barthélémy. Pour Romain, son début de saison difficile s’explique que par rapport à sa philosophie de jeu et ce que les coachs prônent pour l’équipe, il

« peut-être que nous avons été un peu trop ambitieux par rapport à notre jeunesse »



s’est retrouvé dans une position inconfortable. On l’a sans doute mis en difficulté pour cette raison. Aujourd’hui, on revient à un autre plan de jeu. Je suis certain qu’on va voir le vrai Romain Barthélémy rapidement. A nous (les entraineurs) de se dire, peut-être que nous avons été un peu trop ambitieux par rapport à notre jeunesse, celle du groupe j’entends, et là nous faisons des réglages pour aller plus sur les fondamentaux pour cette dernière ligne droite. Il nous fait très clairement une mêlée qu’on va qualifier de respectable. Arnaud a pris depuis peu la direction de ce secteur de jeu. La défense aussi. C’est un de nos atouts mais on va encore l’améliorer et enfin peut-être un peu simplifier notre jeu d’attaque.

C’est donc un auto-critique. Ne pas s’entêter sur un projet de jeu finalement trop ambitieux et s’adapter au contexte ?

Bien sûr qu’on fait notre auto-critique et heureusement ! on ne va pas nier la réalité. Vous savez nos coachs sont quasiment 24h sur 24 en train de penser rugby. Fabien Gengenbacher n’a pas beaucoup dormi après les derniers matchs. Il ne faut, bien entendu pas dépasser certaines limites, pas se flageller mais faire un constat et assumer ce qui n’a pas fonctionné. Le projet phare c’est la responsabilisation. Sans doute que la jeunesse du groupe fait que cette auto responsabilisation n’arrive pas à la hauteur de ce que souhaitent les coachs. On sème, c’est notre objectif. On est très confiant sur le fait que la préparation de juillet prochain se passera autrement à ce niveau.
 
Dernière édition par un modérateur:
Justement, la saison prochaine, c’est en ce moment qu’elle se prépare. Quels types de joueurs vous recherchez ?

Des papas, expérimentés, engagés et durs.



« 2 ou 3 signatures seront annoncées très rapidement, des trentenaires niveau 1ère ligue/Top14 »



La situation comptable, sportivement parlant, du club freine-t-elle les négociations avec des recrues potentielles ?

Du point de vu du club, non. Nous avons une stratégie de structuration et on s’y tient. Concernant les joueurs, on ne nie pas que nos derniers résultats ne facilitent pas les négociations, notamment avec des joueurs français et un peu jeunes. On avait quasi signé un joueur et finalement il a changé d’avis : le projet lui plaisait, il savait qu’il aurait une place de leader. Il devait palier le départ d’Adrien Seguret. On l’a perdu a plus de 50% à cause du dernier match (ndlr : défaite face à Vannes). Aujourd’hui, c’est une autre catégorie de joueurs que l’on sollicite : des trentenaires qui ont la rage pour détruire les défenses adverses ! Je peux vous annoncer que 2 ou 3 signatures seront annoncées très rapidement, des trentenaires niveau 1ère ligue/Top14. Les postes ciblés sont : pilier, 3ème ligne centre et champ arrière. La priorité étant pilier droit et numéro 8 et tout le champ arrière à reconstruire.

Sur le plan économique. Avec la situation sanitaire actuelle (jauge, baisse de la fréquentation au stade), comment le FCG arrive à vivre économiquement parlant ?

Lorsque j’ai pris les rênes du club, on a travaillé un plan de performance. Tous les joueurs et tous les salariés avaient accepté une baisse de salaire la 1ère année, ce qui nous a moins mis dans le mal et nous a permis de rester à l’équilibre et de ne pas creuser un gouffre. Les partenaires nous ont suivi dans cette période difficile. On s’aperçoit qu’il y a une fidélité de leur part. Plus de 90% de nos partenaires ont renouvelé leurs engagements auprès du club. Pour cela, on ne peut que remercier le territoire. L’Etat nous a bien évidemment aidé. Sans cela on ne serait plus là, comme beaucoup d’entreprises. Maintenant, il nous faut trouver de la valeur ajoutée sur d’autres produits. Dés notre arrivée, nous avons réfléchit à un eco-système qui nous permettrait, en tant qu’actionnaires, à ne pas remettre au pot à chaque fois. Cela dit, on l’a fait et on le refera mais pas de façon subie. Je préfère remettre de l’argent avec les co-actionnaires pour monter d’un cran en anticipant par exemple une montée en Top14 pour augmenter la masse salariale, en revanche en terme d’exploitation, il ne faut pas qu’on doive combler cela.



« il est important que les gens se posent la question de qui est SPP »

Le club est donc capable de tenir son budget ?

Oui, on devrait être capable de tenir notre budget cette année. Nous allons élargir le cercle des investisseurs. Le club n’appartient à personne, je l’ai déjà dit et je le redis. Nous étions 10 actionnaires, aujourd’hui nous serons 11 et peut-être demain 12. Tous ceux qui sont dans nos valeurs et dans en phase avec notre projet et qui veulent nous rejoindre, sont les bienvenus. Donc, aujourd’hui un nouveau partenaire va rejoindre SPP (ndlr : Sport Passion Promotion est la holding des actionnaires du FCG).

SPP est-il voué à rester le sponsor maillot du FCG ? Cela a surpris beaucoup de monde que la holding des co-actionnaires soient sponsors maillot.

J’aime bien surprendre (rires). Work2000 était prioritaire sur ce sponsoring, j’ai beaucoup échangé avec la famille Pic (propriétaire de Work2000). Ils étaient prioritaires jusqu’en juillet 21. Ils n’ont pas souhaité continuer. Je regrette qu’ils ne nous aient pas annoncé cette décision en mars mais j’avais prévu un plan B et même un plan C. Nous avons choisi le plan B, SPP donc, car je crois qu’avec ce que nous sommes en train de construire, il est important que les gens se posent la question de qui est SPP. C’est une façon de mettre en avant ce groupe d’investisseurs qui est là pour « aider » le Territoire et le club. Voilà les raisons de la présence de SPP sur le maillot : une histoire de calendrier, un changement de partenaire principal.

Aucun conflit d’intérêt donc avec votre propre entreprise Mare Nostrum (travail temporaire comme Work2000) ?

Si je voulais mettre en avant Mare Nostrum au sein du club, je le ferais. Aujourd’hui, je suis à ma place. Je ne profite pas de ma position de président. Je paye ce que j’ai à payer. Je n’ai justement pas voulu monter d’un cran. C’est un choix, c’est mon choix. Je m’entends très bien avec Work2000, il n’y a aucun problème là-dessus. Eux aussi ont fait un choix et je le respecte.

A suivre…

(la suite de l'entretien est accessible ici : https://www.raffut-alpin.net/threads/entretien-avec-nicolas-cuynat-président-du-fcg-2e-partie.6450/)




Propos recueillis par Badabugs et El_Presidente
 
La deuxième partie de l'interview arrive d'ici demain. On a longuement échangé avec le président en abordant un max de sujet. (là, vous avez 20 minutes de l'interview qui en a fait 50). On a essayé de balayer aussi large que possible ;)
 
Comme on se le disais il y a quelques jours, les joueurs en dessous en début de saison, nous ferons gagner des matchs en seconde partie .
 
Ben écoute, au-delà du fait que ce soit un discours rassurant, on a fait l'interview 3h avant le match face à Bayonne... Et quand tu lis l'interview et que tu connais l'issue du match... T'as juste envie de dire bravo au club.

Sincèrement, on a un président qui aime son club et ça se sent. Il est passionné mais il garde la tete froide. Vous verrez la suite. C'est vraiment interessant et je pense que beaucoup de supporters changeront d'avis sur lui en lisant cette interview.. (on est pas payé par le FCG, on gagne rien dans cette histoire... Je préfère le préciser pour les complotistes).

Je pense qu'on a de la chance de l'avoir (avis strictement personnel). Il ne sert pas du club pour briller, il s'en fout de ça. Il est vraiment dans une démarche de développer le club. Alors bien sûr que les résultats ont été décevants pour tous en ce début de saison, y compris pour lui, et son staff... J'espère vraiment qu'il atteindra son pari, ce sera compliqué, mais il lâchera rien.
 
Dernière édition:
Très bonne première partie d interview ! Merci beaucoup pour ce que vous faites c est génial d avoir des interviews comme ça.. surtout aussi complètes et avec une personne aussi importante qu est le président de notre club ! Très très hâte de voir la deuxième partie demain !
 
Une petite question.. avez-vous pu lui parler du cas Ange et, même si on sait que le club lui a fait une offre et qu il attend sa réponse, est ce que du côté du club on croit qu il pourrait rester?
 
Une petite question.. avez-vous pu lui parler du cas Ange et, même si on sait que le club lui a fait une offre et qu il attend sa réponse, est ce que du côté du club on croit qu il pourrait rester?
Oui, on en a parlé mais les négociations sont toujours en cours à l'heure actuelle. Il n'y a rien de fait par contre le club travaille sur les deux scenarios (si Ange reste, il aura sa place et s'il décide de partir, le club recrutera). C'est tout ce qu'on sait pour le moment.
 
Oui, on en a parlé mais les négociations sont toujours en cours à l'heure actuelle. Il n'y a rien de fait par contre le club travaille sur les deux scenarios (si Ange reste, il aura sa place et s'il décide de partir, le club recrutera). C'est tout ce qu'on sait pour le moment.
Ca marche. Merci
 
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