bonjour les ami(es), mon debrief
Quand le sort s’acharne …..
Aussi grotesque que surréaliste, la veille du match contre Nevers, la formation de régulation du conseil de discipline du rugby français annonce un nouveau retrait de six points à effet immédiat au FCG, conséquence des erreurs de gestion lors de la saison 2022-2023. L’année passée le club avait déjà écopé de 3 points de retrait, puis sont venus s’ajouter six en début de saison, maintenant six de plus et encore trois en sursis ! Incroyable situation ! Qu’est-ce qu’il faut y voir dans ce nouveau retrait ? De l’acharnement de la part de la formation de régulation qui n'a pas apprécié les propos du président Goffi ? Bien sûr, comme s’il fallait enfoncer le clou dans une plaie qui ne s’est pas refermée, l’annonce est faite la veille d’un match très important contre Nevers. A la question posée par Nicolas Zanardi au président Patrick Goffi : « Comment ont réagit les joueurs, à moins de 24 heures d’affronter Nevers ? » La réponse est sans ambiguïté ; « Ils étaient dépités, mais la déception est pour eux comme pour moi. »
Et pourtant, le capitaine Steeve Blanc-Mappaz affichait de la détermination dans l’interview d’avant (ses propos avaient été recueillis avant l’annonce). Mais, quand on t’a déjà retiré six points en début de saison et que ton équipe fait le job pour revenir au classement, notamment à la sixième place, et qu’on t’annonce un nouveau retrait de 6 points, cela est forcément perçu comme un coup de poignard dans le dos par les joueurs. Il est clair que le moral en prend un coup, consciemment ou inconsciemment. Et face à une équipe physique comme Nevers, quatrième avant la rencontre, dure au mal, le mental est primordial, et plus important que le sportif ou la stratégie. Les hommes de Xavier Péméja en ont profité, eux qui n’avaient encore jamais gagné à l’extérieur.
Le bon quart d’heure grenoblois

Curieux de savoir comment les joueurs allaient se comporter sur le terrain avec un moral au plus bas, force est de constater que les Grenoblois se sont mis en action très rapidement comme si de rien n’était. Seulement en apparence. Malgré une pénalité concédée bêtement pour un ballon gardé au sol, les hommes d’Aubin Hueber ont très vite investi le camp des Neversois en proposant de belles séquences offensives, très rythmées. Sur un bon lancement de jeu, Wilfried Hulleu, très remuant sur son aile depuis l’entame, casse un plaquage, perce, arrive à passer les bras et à donner à son compère du centre, Romain Trouilloud, qui termine l’action dans l’en-but ! (7-3, 6e) Cet essai me rassure totalement, momentanément. D’autant plus que Sam Davies ajoute trois nouveaux points et que les velléités offensives se poursuivent, notamment à la suite d’une belle contre-attaque (11e). Alors que tout semblait bien parti et que tout semblait même facile après ces quinze premières minutes, la machine iséroise s’enraille après deux petits grains de sable quand le match commence à entrer dans le dur. Tout commence par un premier ballon perdu en touche, puis un deuxième (14e), une mêlée fermée est ordonnée. Les deux packs se neutralisent, le ballon ressort propre pour les Nivernais, qui lancent une attaque. La défense grenobloise, hésitante, fébrile laisse filer un joueur de l’Uson. Un une deux d’école permet au demi de mêlée de Nevers d’allait s’écrouler derrière l’en-but grenoblois ! 10-10 (17e)
Des coups du sort fatales

Tout est à refaire ! Sur le coup d’envoi, la défense grenobloise, de nouveau hésitante, laisse filler une nouvelle attaque des Jaunes qui marquent un second essai, à peine deux minutes après le premier. (10-17, 19e). Le coup est rude pour les coéquipiers de Steeve Blanc-Mappaz qui accusent le coup. Cependant, ils repartent au combat, grapillent trois nouveaux points. Mais une perte de balle en attaque, une touche non trouvée par Sam Davies annulent de bonnes occasions, qui montrent, là encore, bien des signes de fébrilité. Sur le renvoi, à 13-17, les Nivernais ont récupéré le ballon. Ils déploient leur rugby. Sur un lancement de jeu, un attaquant de l’Uson vient taper dans la défense de Grenoble, un intervalle se crée. La porte s’ouvre pour le jeune ailier Mathiron (je ne suis pas sûr qu’il restera bien longtemps à Nevers), qui mystifie Sam Davies (son niveau en défense m’interroge) et plante le troisième essai. L’arbitre de champ vérifie s’il y a écran ou pas. Il valide l’essai alors que d’autres arbitres auraient refusé l’essai pour écran. Quand le sort s’acharne …….13-24, 31ième). Puis, ce jeune ailier remet le couvert quelques minutes plus tard à la suite d’une contre-attaque, alors que les Grenoblois pilonnaient la ligne d’en-but sans pouvoir la franchir. Une perte de balle allait déboucher sur le quatrième essai des Bourguignons, tout heureux de profiter des largesses de la défense grenobloise : 13 -31 (38e). Le match est quasiment plié, même s’il reste une mi-temps. Mais, on voit des joueurs grenoblois résignés, abattus. L’envie de jouer est là, mais dans les têtes, l’envie de se surpasser collectivement n’y est pas vraiment. On sent qu’il y a moins de liant en défense. Les joueurs en attaque reçoivent le ballon arrêté. Il n’y pas d’alternance dans le jeu. Pendant les vingt premières minutes de la seconde période, le rythme a terriblement baissé. Nevers se contente de renvoyer tous les ballons dans le camp des Isérois et tentent des coups sur contre-attaque. Ils passent une nouvelle pénalité, alors que Grenoble ne marque rien.
Un sursaut d’orgueil dans le dernier quart d’heure

Tandis qu’on se dirige tout droit vers une cinglante défaite à domicile, l’équipe grenobloise se réveille sous l’impulsion des rentrées du banc, dont Giorgi Javakhia, Talalelei Gray, Barnabé Couilloud, Mathis Sarragallet. Passé l’heure de jeu, les Dauphinois arrivent, enfin, à marquer un nouvel essai sur un magnifique porté. Hélas, refusé pour un écran ! Décidemment, quand le sort s’acharne…. . Fort heureusement, celui de Zack Gauthier marqué quatre minutes plus tard, sera validé : 20-34. Puis, un autre marqué dans les arrêts de jeu par Javakhia , au prix d’un déploiement d’énergie phénoménale : 27-37. Malheureusement, le match était perdu depuis bien longtemps. Cependant, il faut saluer ce sursaut d’orgueil de toute cette équipe qui ne veut rien lâcher. Est-ce un bon pressage pour la suite du championnat malgré les vents contraires venant de la ligue ? Je terminerai en reprenant les propos de Patrick Goffi : « Comme je l’ai dit aux joueurs, eux comme moi devons regarder devant, continuer à faire le job, et à la fin de la saison, on verra où on se situe. » Aujourd’hui, Grenoble est dans les profondeurs du classement à dix points de la sixième place, mais surtout à égalité avec le quinzième ! J’espère que l’acharnement cessera, mais sachant qu’il reste encore trois points en sursis ……
Ironie du sort ou pas, il était prévu, ce vendredi, de rendre hommage aux joueurs de 93 qui se sont faits volés le titre en finale par les instances du rugby de l’époque. Comment dire quand le sort s’acharne ……
Prochain match le jeudi 4 janvier 2024 contre Aix-en-Provence à 21h. Compliqué, mais peut-être que le sort s’arrêtera de s’acharner. Espérons que les vacances permettront aux joueurs de se ressourcer, histoire de revenir avec les crocs contre Aix.
Les statistiques de la première mi-temps :
- Mêlée (Intro Grenoble) : 1, aucune pénalité contre Nevers.
- Mêlée (Intro Nevers) : 3, aucune pénalité contre Grenoble.
- Touche (Grenoble) : 7, 3 ballons perdus (deux lancers pas droits)
- Touche (Nevers) :3, 100%
- Pénalité : 2 contre Grenoble, 5 contre Nevers.
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
- Mêlée (Intro Grenoble) : une pénalité contre Nevers et un bras cassé.
- Mêlée (Intro Nevers) :5, une pénalité contre Grenoble et un bras cassé contre Nevers.
- Touche (Grenoble) : 10, dont un ballon perdu.
- Touche (Nevers) :5, dont deux ballons volés par Grenoble et un ballon perdu.
- Pénalité : 3 contre Grenoble ; 6 contre Nevers et un carton jaune.
Photos : Karine Valentin @Kaks