Bonjour la team du Raffut alpin, voici mon débrief du match contre Aurillac
Pour le premier match à domicile de la saison, Grenoble reçoit les Auvergnats d’Aurillac, équipe réputée rugueuse avec des avants durs au mal. En match de préparation à l’intersaison, le vendredi 15 août, à Aurillac, les deux équipes se sont affrontées avec comme unique objectif de procéder à une revue d’effectif avant la reprise officielle à la compétition fin août. Grenoble s’était incliné dans les derniers instants, 36-28. Les coachs isérois avaient pu remarquer que leur adversaire, avec déjà deux matchs amicaux dans les jambes, avaient quelque peu de l’avance dans leur préparation vis-à-vis de leurs joueurs qui ont repris bien plus tard pour les raisons que tout le monde connait, d’où des craintes compréhensibles de la part des entraîneurs pour les premiers matchs de la compétition. Craintes qui ont été en partie levées la semaine dernière après la belle victoire acquise dans les dernières secondes, mais pour le duo Nadau-Pézery, l’équipe n’avait pas réalisé un match totalement abouti. Ainsi, pour la deuxième rencontre contre de solides aurillacois qui ont démarré en fanfare à Jean-Alric face à Carcassonne (victoire nette 41à 10), Patrick Pézery sait à quoi s’attendre comme il l’a précisé dans l’interview d’avant-match :« On a affronté Aurillac, il y a peu de temps, mais chaque rencontre est différente. Ce qui est sûr, c’est qu’Aurillac est une équipe de référence de la Pro D2 et qu’on se doit de prendre ce match très au sérieux. » L’arrière grenoblois, Hugo Trouilloud, abonde dans le sens de son entraîneur : « Ce sera un gros match, un gros combat, et l’objectif est de confirmer la bonne performance de la semaine dernière. » On ne peut pas dire que les Grenoblois abordaient la rencontre en totale sérénité malgré les intentions de faire un gros devant leur public.
Beaucoup d’envie mais beaucoup de déchets
Pour le moins que l’on puisse dire, les Grenoblois avaient à cœur de faire plaisir à leur public dès les premières secondes de la partie. Première possession et première grosse séquence offensive de prêt de deux minutes de jeu, qui se termina, hélas, par un en-avant ! Ce qui allait être aussi, malheureusement, le visage du rugby grenoblois durant la première mi-temps. Une orgie de jeu, beaucoup de rythme, beaucoup de passes, des courses en travers, des redoublées et le tout avec beaucoup de vitesse pour prendre à défaut leur adversaire, mais des gestes techniques par encore en accord avec les très bonnes intentions d’où des en-avant à la pelle sur la dernière passe. Pendant une demi-heure de jeu, chaque bonne séquence se terminait par une faute de main dont certaines étaient des occasions d’essais (5e, 8e ,20e, 22e, 31e).
Et pourtant, on ne peut pas dire que les Grenoblois aient pris le match à la légère face à un adversaire qui avait laissé quelques cadres au repos. Sur la première mêlée avec introduction Aurillac, la première ligne grenobloise prenait le dessus et obtenait une pénalité. Le néo-capitaine José Madeira choisissait les points plutôt que la pénaltouche afin de valider la première grosse phase de domination de ses coéquipiers (3e, 3-0). Immédiatement, les Grenoblois repartaient au combat, mais maladroits, ils perdaient la possession. Les Cantaliens en profitaient et se montraient réalistes. Après une pénalité obtenue en mêlée fermée suivie d’une pénaltouche, les hommes de Roméo Gontinéac trouvent rapidement une faille dans la défense grenobloise et inscrivent le premier essai de la rencontre. Première occasion, premier essai, quel réalisme, alors que Grenoble avait déjà produit quatre séquences offensives (14e, 3-7). Et sur deux autres incursions dans le camp grenoblois, les Aurillacois marquent des points, deux pénalités (30e, 38e). Entre ces opportunités, les Grenoblois, confondant vitesse et précipitation se montrent bien trop imprécis, bien moins tueurs que leur adversaire. Ils ne renoncent pas pour autant à investir le camp cantalien et à les malmener. Enfin, les hommes du duo Nadau-Pézery sont récompensés de leur domination en franchissant la ligne à la suite d’un très bon enchaînement avec un Romain Trouilloud dynamiteur de l’attaque iséroise. Ce dernier prend un intervalle avec force, passe les bras, offload pour Barnabé Couilloud en soutien, qui transmet d’une magnifique passe au contact à Thomas Polyet qui avait bien suivi et qui s’écroule dans l’en-but. Explosion de joie en tribune avec des supporters qui commençaient à trouver le temps long en voyant leurs protégés balbutiés leur rugby, Grenoble prend enfin l’avantage au score (36e, 13-10) pour la première fois du match. De courte durée, deux minutes plus retard, Aurillac revient à hauteur, mais c’est Romain Trouilloud qui redonne l’avantage aux siens en convertissant une deuxième pénalité obtenue en mêlée fermée ! (40e, 16-13). Mais que ce fut dur ! Les Grenoblois ne manquaient pas d’envie mais terriblement d’efficacité dans le dernier geste. Peut-être mettre plus de jeu au pied de pression ? Preuve que l’équipe est encore en rodage et que la préparation a été bien trop courte pour produire le jeu léché qu’on voyait la saison passée. Autre élément important de la première période, ce sont les mêlées, douze au total, sans compter celles à refaire. Les deux packs se sont livrés à une bataille féroce, 3 pénalités contre Aurillac à 2 contre Grenoble et deux cartons jaunes pour deux piliers, le gaucher grenoblois (Zack) et son vis-à-vis, le pilier droit !
Les statistiques de la première mi-temps :
Plus de maîtrise et des finisseurs décisifs
Au vu du déchet de la première période, les coachs ont dû donner des consignes et trouver les mots afin d’endiguer la fébrilité grenobloise. Dès le coup d’envoi, les Isérois repartent avec les mêmes intentions de produire du jeu, mais cette fois-ci, avec beaucoup moins déchet. Cependant, l’indiscipline gagne le camp grenoblois avec trois pénalités consécutives en moins de huit minutes assorties d’un carton jaune pour le capitaine, José Madeira pour un contact à la tête. Conséquence, Aurillac recolle au score (48e, 16-16). Le staff grenoblois sent qu’il faut redonner de l’énergie, un second souffle à ses troupes d’où une entrée progressive des finisseurs, ce qui va changer rapidement le cours du match et doucher les derniers espoirs des Cantalous, qui, compte tenu de l’inefficacité des Grenoblois près des lignes, sentaient un exploit possible au Stade des Alpes. Dans un premier temps, Grenoble obtient une pénalité en mêlée convertie immédiatement par Romain Trouilloud (52e, 19-16), puis Grenoble enchaîne deux grosses séquences qui se soldent par des pénalités aurillacoises (53e, 54e).
Sur un renvoi d’en-but, Hugo Trouilloud, très en jambe depuis plusieurs matchs, relance un ballon à pleine vitesse. Il a dû voir que la défense cantalienne était mal replacée sur les extérieurs, il fixe parfaitement et sert sur frère, seul dans le couloir des 5 m, qui a un boulevard devant lui. Face au dernier défenseur, Romain remet intérieur à Aurélien Callandret, qui a totalement dézoné, qui plaqué, assure une magnifique passe au contact pour Éric Escande en soutien qui termine seul dans l’en-but. Quelle audace et clairvoyance d’Hugo Trouilloud ! (57e, 26-16). C’est le tournant du match qui bascule définitivement en faveur des hommes du duo Nadau-Pézery, en complète maîtrise, et règne sans partage sur le terrain. Trois minutes plus tard, Thomas Ployet s’écroule de nouveau derrière la ligne, mais commet un en-avant avant d’aplatir. Ce n’est que partie remise. Sous les encouragements du public, Grenoble pousse, possède les ballons. Aurillac commet faute sur faute et se retrouve de nouveau en infériorité numérique(64e).
Á la sortie d’une pénaltouche bien orchestrée, le ballon avance inexorablement vers l’en-but. Nouveau point de fixation, Max Clément, rentré depuis peu, alerte son ailier de la combinaison, Aurélien Callandret. Et quelle combinaison ! Éric Escande passe à Romain Trouilloud, qui plutôt que d’aller défier la ligne, sert de pivot pour Max Clément qui d’une longue sautée ultra rapide sert Aurélien Callandret, ce qui élimine deux défenseurs. Seul dans son couloir à 10m de ligne, Aurélien dépose le ballon en terre promise sans opposition. Quel beau mouvement ! On retrouve le Grenoble de la saison passée (67e, 31-16). Ne manque plus que le bonus offensif pour parachever le succès des Dauphinois qui ne fait plus aucun doute. Ce sera chose faite à sept minutes plus tard après un nouveau carton jaune (leur troisième) pour les Auvergnats complétement surclassés par les Grenoblois. C’est le Voironnais, Thibault Martel qui aplatit derrière la ligne le ballon après un maul pénétrant dévastateur. Puis nouvel essai pour Romain Ruffenach, la nouvelle recrue au talonnage, tout heureux de récupérer un ballon sur lancer adverse, mais rentré trop tôt (pas à 10m) dans l’alignement, l’essai sera refusé ! Victoire des Grenoblois, qui fut longue à se dessiner (38-16) face à un adversaire coriace. L’essentiel est acquis, victoire et bonus.
Grenoble a montré un bien meilleur visage en seconde période avec beaucoup plus de précision, moins de fautes techniques, un banc efficace avec des finisseurs apportant de l’énergie, de la maîtrise, un très bon retour de Richard Hardwick. Deux fausses notes, cependant, avec la grave blessure de Gerswin Mouton (j’ai bien peur qu’il ait terminé sa saison) et celle de Bastien Soury, qui semble moins grave.
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
Ce que je retiens de ce match :
La bonne conquête en touche, la mêlée moins dominatrice qu’à son habitude (deux pénalités et un bras cassé), les frères Trouilloud encore auteurs d’une belle prestation, qui ont été déterminants, une victoire bonifiée, alors que les favoris sont à la peine (défaite d’Oyonnax à Carcassonne chez le promu et de Provence sur sa pelouse !).
Prochain match à Agen qui n’a fait qu’une bouchée des Montois, 53 à 7 (7 essais à un). Mauricio Reggiardo doit attendre avec impatience les Grenoblois pour une revanche. Encore un très gros challenge.
Un bonus long à venir
Pour le premier match à domicile de la saison, Grenoble reçoit les Auvergnats d’Aurillac, équipe réputée rugueuse avec des avants durs au mal. En match de préparation à l’intersaison, le vendredi 15 août, à Aurillac, les deux équipes se sont affrontées avec comme unique objectif de procéder à une revue d’effectif avant la reprise officielle à la compétition fin août. Grenoble s’était incliné dans les derniers instants, 36-28. Les coachs isérois avaient pu remarquer que leur adversaire, avec déjà deux matchs amicaux dans les jambes, avaient quelque peu de l’avance dans leur préparation vis-à-vis de leurs joueurs qui ont repris bien plus tard pour les raisons que tout le monde connait, d’où des craintes compréhensibles de la part des entraîneurs pour les premiers matchs de la compétition. Craintes qui ont été en partie levées la semaine dernière après la belle victoire acquise dans les dernières secondes, mais pour le duo Nadau-Pézery, l’équipe n’avait pas réalisé un match totalement abouti. Ainsi, pour la deuxième rencontre contre de solides aurillacois qui ont démarré en fanfare à Jean-Alric face à Carcassonne (victoire nette 41à 10), Patrick Pézery sait à quoi s’attendre comme il l’a précisé dans l’interview d’avant-match :« On a affronté Aurillac, il y a peu de temps, mais chaque rencontre est différente. Ce qui est sûr, c’est qu’Aurillac est une équipe de référence de la Pro D2 et qu’on se doit de prendre ce match très au sérieux. » L’arrière grenoblois, Hugo Trouilloud, abonde dans le sens de son entraîneur : « Ce sera un gros match, un gros combat, et l’objectif est de confirmer la bonne performance de la semaine dernière. » On ne peut pas dire que les Grenoblois abordaient la rencontre en totale sérénité malgré les intentions de faire un gros devant leur public.
Beaucoup d’envie mais beaucoup de déchets
Et pourtant, on ne peut pas dire que les Grenoblois aient pris le match à la légère face à un adversaire qui avait laissé quelques cadres au repos. Sur la première mêlée avec introduction Aurillac, la première ligne grenobloise prenait le dessus et obtenait une pénalité. Le néo-capitaine José Madeira choisissait les points plutôt que la pénaltouche afin de valider la première grosse phase de domination de ses coéquipiers (3e, 3-0). Immédiatement, les Grenoblois repartaient au combat, mais maladroits, ils perdaient la possession. Les Cantaliens en profitaient et se montraient réalistes. Après une pénalité obtenue en mêlée fermée suivie d’une pénaltouche, les hommes de Roméo Gontinéac trouvent rapidement une faille dans la défense grenobloise et inscrivent le premier essai de la rencontre. Première occasion, premier essai, quel réalisme, alors que Grenoble avait déjà produit quatre séquences offensives (14e, 3-7). Et sur deux autres incursions dans le camp grenoblois, les Aurillacois marquent des points, deux pénalités (30e, 38e). Entre ces opportunités, les Grenoblois, confondant vitesse et précipitation se montrent bien trop imprécis, bien moins tueurs que leur adversaire. Ils ne renoncent pas pour autant à investir le camp cantalien et à les malmener. Enfin, les hommes du duo Nadau-Pézery sont récompensés de leur domination en franchissant la ligne à la suite d’un très bon enchaînement avec un Romain Trouilloud dynamiteur de l’attaque iséroise. Ce dernier prend un intervalle avec force, passe les bras, offload pour Barnabé Couilloud en soutien, qui transmet d’une magnifique passe au contact à Thomas Polyet qui avait bien suivi et qui s’écroule dans l’en-but. Explosion de joie en tribune avec des supporters qui commençaient à trouver le temps long en voyant leurs protégés balbutiés leur rugby, Grenoble prend enfin l’avantage au score (36e, 13-10) pour la première fois du match. De courte durée, deux minutes plus retard, Aurillac revient à hauteur, mais c’est Romain Trouilloud qui redonne l’avantage aux siens en convertissant une deuxième pénalité obtenue en mêlée fermée ! (40e, 16-13). Mais que ce fut dur ! Les Grenoblois ne manquaient pas d’envie mais terriblement d’efficacité dans le dernier geste. Peut-être mettre plus de jeu au pied de pression ? Preuve que l’équipe est encore en rodage et que la préparation a été bien trop courte pour produire le jeu léché qu’on voyait la saison passée. Autre élément important de la première période, ce sont les mêlées, douze au total, sans compter celles à refaire. Les deux packs se sont livrés à une bataille féroce, 3 pénalités contre Aurillac à 2 contre Grenoble et deux cartons jaunes pour deux piliers, le gaucher grenoblois (Zack) et son vis-à-vis, le pilier droit !
Les statistiques de la première mi-temps :
- Touches (Grenoble) :6, une touche perdue.
- Touche (Aurillac) :4, deux ballons volés.
- Mêlée (Grenoble) : 5, deux pénalités contre Aurillac.
- Mêlée (Aurillac) : 7, deux pénalités et un bras cassé contre Grenoble et une pénalité et un bras cassé contre Aurillac.
- Pénalité : 4 (dont 2 sur mêlée) contre Grenoble, 8 contre Aurillac et un carton jaune.
Plus de maîtrise et des finisseurs décisifs
Sur un renvoi d’en-but, Hugo Trouilloud, très en jambe depuis plusieurs matchs, relance un ballon à pleine vitesse. Il a dû voir que la défense cantalienne était mal replacée sur les extérieurs, il fixe parfaitement et sert sur frère, seul dans le couloir des 5 m, qui a un boulevard devant lui. Face au dernier défenseur, Romain remet intérieur à Aurélien Callandret, qui a totalement dézoné, qui plaqué, assure une magnifique passe au contact pour Éric Escande en soutien qui termine seul dans l’en-but. Quelle audace et clairvoyance d’Hugo Trouilloud ! (57e, 26-16). C’est le tournant du match qui bascule définitivement en faveur des hommes du duo Nadau-Pézery, en complète maîtrise, et règne sans partage sur le terrain. Trois minutes plus tard, Thomas Ployet s’écroule de nouveau derrière la ligne, mais commet un en-avant avant d’aplatir. Ce n’est que partie remise. Sous les encouragements du public, Grenoble pousse, possède les ballons. Aurillac commet faute sur faute et se retrouve de nouveau en infériorité numérique(64e).
Grenoble a montré un bien meilleur visage en seconde période avec beaucoup plus de précision, moins de fautes techniques, un banc efficace avec des finisseurs apportant de l’énergie, de la maîtrise, un très bon retour de Richard Hardwick. Deux fausses notes, cependant, avec la grave blessure de Gerswin Mouton (j’ai bien peur qu’il ait terminé sa saison) et celle de Bastien Soury, qui semble moins grave.
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
- Touches (Grenoble) :11, un ballon perdu.
- Touche (Aurillac) :6, deux ballons perdus.
- Mêlée (Grenoble) : 2, une pénalité contre Aurillac.
- Mêlée (Aurillac) : 2, une pénalité contre Grenoble.
- Pénalité : 4 contre Grenoble, un carton jaune (très sévère) et 10 contre Aurillac et deux cartons jaunes.
Ce que je retiens de ce match :
La bonne conquête en touche, la mêlée moins dominatrice qu’à son habitude (deux pénalités et un bras cassé), les frères Trouilloud encore auteurs d’une belle prestation, qui ont été déterminants, une victoire bonifiée, alors que les favoris sont à la peine (défaite d’Oyonnax à Carcassonne chez le promu et de Provence sur sa pelouse !).
Prochain match à Agen qui n’a fait qu’une bouchée des Montois, 53 à 7 (7 essais à un). Mauricio Reggiardo doit attendre avec impatience les Grenoblois pour une revanche. Encore un très gros challenge.
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