Bonjour la team du Raffut
Voici mon débrief du match à Valence
Grenoble craque encore dans le money time
Lors de ces quatre dernières confrontations, c’est-à-dire de la journée 23 à la journée 26, Grenoble devait se déplacer trois fois (Soyaux-Angoulême, Agen, Valence) pour une seule réception (Mont-de-Marsan). Les deux premiers déplacements se sont soldés par deux défaites alors, est-ce que pour le troisième l’adage d’un jamais deux sans trois sera validé ? Depuis jeudi soir, nous en connaissons tous la réponse. Avant la rencontre, le capitaine Antonin Berruyer avait bien conscience que ce match avait une saveur particulière, puisqu’il s’agissait d’un derby, Antonin l’abordait avec une certaine forme de sérénité malgré la passion exacerbée des supporters pour un match à guichet fermé : « On se déplace chez une équipe qui marche plutôt bien , qui à domicile, est une très belle équipe .Ça va être un gros match pour nous , un match important pour eux.[…] Cela va nous permettre de se confronter à une belle équipe qui défend chèrement sa peau à domicile , donc ce sera un beau défi demain ». Effectivement, les enjeux sont bien différents pour les deux équipes ; une voudra s’imposer pour assurer son maintien (VRDR) et l’autre voudra s’imposer pour maintenir à distance ses concurrents directs pour l’une des deux premières places du classement (Grenoble), sans oublier la rivalité pour le territoire. Pour Nicolas Nadau : « On va être dans un environnement hostile, je pense que dans cette période où l’on doit retrouver notre collectif, retrouver notre équipe c’est le lieu parfait pour reconstruire cette solidité, retrouver cette solidarité qui a fait notre union et notre unité pendant un bon moment ».
Du sérieux dans le jeu et du déchet sur les renvois
Dès les premières minutes de jeu, les Grenoblois appliquent le plan de jeu en tenant le ballon et en mettant du jeu de pression au pied, ce qui pousse à la faute les Valentinois. Sans trembler malgré les sifflets, Romain Trouilloud ouvre le score (2e, 0-3). Mais sur les deux mêlées qui suivent, la première ligne valentinoise prend le dessus sur celle de Grenoble, ce qui permet à leur buteur, Lucas Méret (meilleur réalisateur de Pro D2) d’inscrire six points (8e 6-3). Même si les Grenoblois ont cédé sur le combat en mêlée fermée, ils reviennent dans la partie en tenant le ballon. Nouvelle pénalité contre la défense du VRDR, nouvelle transformation par Romain Trouilloud toujours impeccable au pied (15e, 6-6). Les Damiers sont clairement dominés dans le jeu au sol et sont de nouveau pénalisés (21e 6-9). Cependant, les Isérois se montrent indisciplinés sur les renvois (deuxième écran, deuxième pénalité stupide). Fort heureusement pour les coéquipiers d’Antonin Berruyer, les hommes de Fabien Fortassin n’en profitent pas. C’est vraiment dommage de voir une telle indiscipline largement évitable. Un gros travail de rigueur s’impose sur cette phase de jeu.
Toujours maître sur la phase de combat au sol à l’image de Richard Hardwick , les Isérois obtiennent une nouvelle pénalité, mais trop loin pour la tenter, ils choisissent la pénaltouche. Choix payant. Le lancer est parfait, capté magistralement par Thibaut Martel qui remet à Giorgi javakhia, qui redonne immédiatement à Bastien Soury, bien lancé. Bastien s’enfonce dans la défense et transmet à hauteur à Bautista Ezcurra qui perce le premier rideau défensif et file derrière les poteaux sans opposition ! Superbe essai en première main (27e, 6-16).
Malheureusement, cet avantage de dix points ne rend pas les Grenoblois pragmatiques pour autant dans la stratégie à poursuivre. Sur une mêlée à la demi-heure de jeu, Barnabé Couilloud ressort le ballon et joue un coup de pied d’occupation, qui à mon sens ne s’imposait pas. Pourquoi rendre le ballon à son adversaire alors qu’il y a un grand côté largement découvert pour lancer une offensive. De plus, le ballon sort directement en touche ! Est-ce lié à de la précipitation de sa part comme ce fut le cas à la 13e, phase de jeu où les Grenoblois tenaient le ballon et au cours de laquelle le demi-de mêlée joue au pied ? Cette erreur ou précipitation sera lourde de conséquence, puisque les Drômois récupèrent le ballon, lancent une offensive après leur touche, ce qui débouche sur une grosse séquence de défense des Grenoblois sur leur ligne d’en-but dont Bastien Soury écopera d’un carton jaune ! (34e, 9-16). On peut regretter que sur cette phase offensive, les Drômois aient gagné leurs collisions, ce qui leur ont permis de progresser dans la défense iséroise.
Et ce n’est pas tout. Très peu de temps après, Marc Palmier obtient un 50-22, mais plus de talonneur pour lancer. Antonin Berruyer en bon capitaine, s’y colle mais son lancer lobe le sauteur ! Très grosse occasion perdue. Toutefois, Romain Trouilloud ajoute trois nouveaux points à la suite d’une mêlée fermée gagnée par la première ligne grenobloise qui a pris sa revanche sur celle de Valence-Romans. (38e, 9-19). Alors que les Dauphinois devaient valider ces trois points, ils se loupent une nouvelle fois sur le renvoi (troisième perte !). Les Drômois en profitent, jouent le coup à fond, franchissent (quatrième franchissement de leur part !) sur les extérieurs et marquent un essai. L’arbitre a un doute sur l’avant dernière passe. Après vidéo, l’essai est refusé pour cause d’en-avant de passe. Ouf ! Mais, c’est incroyable d’être aussi laxiste sur les renvois. La mi-temps est sifflée sur le score de 9-19, Grenoble mène mais n’est pas totalement maître de son rugby. Interrogé par un journaliste de Canal+, Nicolas Nadau regrette que ses joueurs ne dominent pas les collisions. « Un manque d’engagement ?
Les statistiques de la première mi-temps :
Touches (Grenoble) :4, un ballon perdu.
Touche (VRDR) : 4, une touche pas droite.
Mêlée (Grenoble) : 5, une pénalité de chaque côté.
Mêlée (VRDR) :1, une pénalité contre Grenoble.
Pénalité : 7 contre Grenoble et un carton jaune, 6 contre Valence Romans.
« On ne fait pas la connerie d’Agen »
Dans les vestiaires, les joueurs regroupés autour Nicolas Nadau écoutent les consignes de leur entraîneur des trois-quarts qui hausse le ton ; « On ne fait pas la connerie d’Agen, on gagne ici ». Dès la reprise, les Grenoblois se montrent particulièrement agressifs en défense empêchant les Valentinois de sortir de leur camp pendant dix minutes. Grenoble récupère même une pénalité. Auteur d’un cinq sur cinq en première période, Romain Trouiloud tente de la convertir. Elle n’est pas simple, elle se situe à 35 m en coin. Hélas Romain la loupe. Puis, Grenoble commet une faute au sol largement évitable (Kaminieli Rasaku empêche la défense de gratter un ballon au sol, quelle erreur stupide !) sur une phase de possession (50e). Faute lourde de conséquence. Deux minutes plus tard, les Drômois marquent un essai plus que litigieux. Sur le lancement de jeu, deux Drômois (le 7 et 12) percutent deux défenseurs grenoblois qui ouvrent un intervalle pour le 13. (Même faute de Bautista à la 9e qui a été sifflée et pas ici). Mais passons. Perte du ballon du VRDR. Hugo Trouilloud le ramasse et le dégage au pied en catastrophe ! (Mais pourquoi Hugo s’en débarrasse, il y avait avantage pour Grenoble sur l’en-avant). Le jeu se poursuit avec des Drômois à l’attaque. Passage des bras de Marrou et passe en-avant pour le 13, pas vue(52e) ! (Même faute en fin de première mi-temps qui avait été vue). Mêlée à 5m pour Valence, le ballon étant sorti en ballon mort pour un Grenoblois. Après la sortie du ballon, lancement de jeu valentinois qui amène à l’essai. L’arbitre suspecte un passage à vide. Effectivement, Louis Marrou percute Romain Trouilloud qui montait pour défendre et le 15 bloque Kaminieli Rasaku sans le percuter, le passage du porteur de balle drômois est facilité. Les arbitres ne sont pas d’accords. Finalement l’arbitre central accorde l’essai, mouais. C’est plus que limite. (53e, 16-19).
Passé ce coup du sort, Grenoble reprend ses esprits, produit de nouveau du jeu avec un beau franchissement de Romain Trouilloud. Faute du VRDR. Je regrette que les Rouge et Bleu aient perdu de la vitesse à la sortie des ballons, cette action aurait mérité un meilleur sort. Romain ajoute trois points (58e ,16-22). Dans la minute qui suit, Bautista franchit, perce sur une bonne vingtaine de mètres, mais oublie de servir bien plus tôt dans sa course deux coéquipiers tous seuls ! Il y avait un trois contre un ! Manquant de jus, il passe au pied mais trop fort, le ballon file en touche. Quelle occasion manquée par un manque d’altruisme.
Puis nouveau coup du sort. Sur la touche qui suit, Grenoble obtient une pénalité à 10-15m de l’en-but. Barnabé Couilloud ramasse le ballon va à l’endroit de la pénalité et la joue rapidement à la main. Il s’enfonce dans la défense drômoise qui n’est pas à 10m, et marque l’essai. Vidéo demandée pour suspicion d’en-avant. L’arbitre, Mr Nuchy estime que la main de Barnabé n’exerce pas une pression sur le ballon. Décision plus que contestable dans la mesure où quand, on dépose un ballon au sol, on exerce forcément une pression ! On a vu des essais pour la même action accordée sans hésitation (comme l’essai des Agenais il y a quinze jours, ce que rappelle Nicolas Nadau, furieux de la décision, et il y a de quoi !) Ceci dit, l’arbitre ne revient pas sur la faute de la défense du VRDR qui n’était pas à 10 m ! Faute incontestable d’arbitrage. Une pénalité aurait dû être accordée.
Grenoble domine et occupe le camp des Damiers, mais ne marque pas. Sur un bon enchaînement de jeu, on porte seul le ballon dans la défense, le soutien est trop est en retard. Contest des Damiers à deux reprises (62e, 65e), deux bonnes occasions perdues, puis une autre où l’on joue au pied alors qu’il y a un temps fort à la main (67e) ajouter à cela sur un lancer pas droit (68e). C’est trop de domination stérile. Les Rouge et Bleu n’arrivent pas à tuer le match, c’était pourtant le bon moment.
Un money time fatal
On sent que le point de rupture approche pour les deux équipes. Qui craquera en premier ? Quelle équipe prendra le dessus moralement sur l’autre ? Malheureusement, c’est la défense de Grenoble qui craque. Après la mêlée (suite au lancer pas droit), le 13 du VRDR se joue de la défense iséroise qui ne monte pas sur le joueur qui progresse avec une facilité déconcertante. Deux plaquages loupés, puis une pénalité derrière. L’équipe se sauve sur la pénaltouche ! Mais l’indiscipline gagne le camp isérois qui commet trois fautes stupides (de la 73e à la 76e), qui laissent le VRDR mettre la pression dans la zone de marque qui ajoute 3 points (19-22). La quatrième pénalité sera celle de trop ! Carton jaune pour le pilier droit remplaçant. A un de plus, les Damiers sentent qu’ils peuvent renverser le sort du match qui vient d’échapper aux Grenoblois en raison de leur indiscipline, mais également par un manque d’énergie en fin de match. L’équipe perd les collisions, recule. Poussé par leur public, les Drômois marquent un essai de pénalité dans les arrêts de jeu. (26-22). Défaite amère du côté des Grenoblois avec beaucoup de frustration et le sentiment d’un arbitrage qui n’a pas été juste.
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
Touches (Grenoble) :7, un ballon perdu mais récupéré et un lancer pas droit.
Touche (VRDR) : 11, 100%.
Mêlée (Grenoble) : 1, aucune faute.
Mêlée (VRDR) :2, aucune faute.
Pénalité : 9 contre Grenoble, deux cartons jaunes, 3 contre Valence Romans.
A froid et après avoir revu le match, on peut constater que Grenoble n’a pas été tueur durant 25 minutes de la seconde période, a manqué de jeu collectif. Des joueurs s’isolent, le soutien est en retard, des joueurs veulent tuer le match tout seul. Et puis l’indiscipline, 6 pénalités dans le dernier quart d’heure ! C’est trop. Impossible de gagner dans ces conditions. La défense a été trop laxiste. Le VRDR a eu deux phases de possession dans le camp de Grenoble et marque deux essais et une pénalité. C’est la troisième défaite de suite à l’extérieur. Grenoble revient avec un point. Maigre consolation. Pour gagner, il aurait fallu être plus propre (notamment en discipline) comme le souhaitait Patrick Pézery avant la rencontre. C’est raté.
Maintenant, les hommes du duo Nadau-Pézery ont deux réceptions consécutives (Nice et Oyonnax) et devront les maîtriser sans refaire des fautes stupides, devront faire les bons choix dans la conduite du jeu, être plus collectif en défense et en attaque. Les victoires sont impératives ! Brive est à cinq points et Aix à neuf points ! Suspense garanti jusqu’à la fin de ce championnat passionnant.
Voici mon débrief du match à Valence
Grenoble craque encore dans le money time
Lors de ces quatre dernières confrontations, c’est-à-dire de la journée 23 à la journée 26, Grenoble devait se déplacer trois fois (Soyaux-Angoulême, Agen, Valence) pour une seule réception (Mont-de-Marsan). Les deux premiers déplacements se sont soldés par deux défaites alors, est-ce que pour le troisième l’adage d’un jamais deux sans trois sera validé ? Depuis jeudi soir, nous en connaissons tous la réponse. Avant la rencontre, le capitaine Antonin Berruyer avait bien conscience que ce match avait une saveur particulière, puisqu’il s’agissait d’un derby, Antonin l’abordait avec une certaine forme de sérénité malgré la passion exacerbée des supporters pour un match à guichet fermé : « On se déplace chez une équipe qui marche plutôt bien , qui à domicile, est une très belle équipe .Ça va être un gros match pour nous , un match important pour eux.[…] Cela va nous permettre de se confronter à une belle équipe qui défend chèrement sa peau à domicile , donc ce sera un beau défi demain ». Effectivement, les enjeux sont bien différents pour les deux équipes ; une voudra s’imposer pour assurer son maintien (VRDR) et l’autre voudra s’imposer pour maintenir à distance ses concurrents directs pour l’une des deux premières places du classement (Grenoble), sans oublier la rivalité pour le territoire. Pour Nicolas Nadau : « On va être dans un environnement hostile, je pense que dans cette période où l’on doit retrouver notre collectif, retrouver notre équipe c’est le lieu parfait pour reconstruire cette solidité, retrouver cette solidarité qui a fait notre union et notre unité pendant un bon moment ».
Du sérieux dans le jeu et du déchet sur les renvois
Dès les premières minutes de jeu, les Grenoblois appliquent le plan de jeu en tenant le ballon et en mettant du jeu de pression au pied, ce qui pousse à la faute les Valentinois. Sans trembler malgré les sifflets, Romain Trouilloud ouvre le score (2e, 0-3). Mais sur les deux mêlées qui suivent, la première ligne valentinoise prend le dessus sur celle de Grenoble, ce qui permet à leur buteur, Lucas Méret (meilleur réalisateur de Pro D2) d’inscrire six points (8e 6-3). Même si les Grenoblois ont cédé sur le combat en mêlée fermée, ils reviennent dans la partie en tenant le ballon. Nouvelle pénalité contre la défense du VRDR, nouvelle transformation par Romain Trouilloud toujours impeccable au pied (15e, 6-6). Les Damiers sont clairement dominés dans le jeu au sol et sont de nouveau pénalisés (21e 6-9). Cependant, les Isérois se montrent indisciplinés sur les renvois (deuxième écran, deuxième pénalité stupide). Fort heureusement pour les coéquipiers d’Antonin Berruyer, les hommes de Fabien Fortassin n’en profitent pas. C’est vraiment dommage de voir une telle indiscipline largement évitable. Un gros travail de rigueur s’impose sur cette phase de jeu.
Toujours maître sur la phase de combat au sol à l’image de Richard Hardwick , les Isérois obtiennent une nouvelle pénalité, mais trop loin pour la tenter, ils choisissent la pénaltouche. Choix payant. Le lancer est parfait, capté magistralement par Thibaut Martel qui remet à Giorgi javakhia, qui redonne immédiatement à Bastien Soury, bien lancé. Bastien s’enfonce dans la défense et transmet à hauteur à Bautista Ezcurra qui perce le premier rideau défensif et file derrière les poteaux sans opposition ! Superbe essai en première main (27e, 6-16).
Malheureusement, cet avantage de dix points ne rend pas les Grenoblois pragmatiques pour autant dans la stratégie à poursuivre. Sur une mêlée à la demi-heure de jeu, Barnabé Couilloud ressort le ballon et joue un coup de pied d’occupation, qui à mon sens ne s’imposait pas. Pourquoi rendre le ballon à son adversaire alors qu’il y a un grand côté largement découvert pour lancer une offensive. De plus, le ballon sort directement en touche ! Est-ce lié à de la précipitation de sa part comme ce fut le cas à la 13e, phase de jeu où les Grenoblois tenaient le ballon et au cours de laquelle le demi-de mêlée joue au pied ? Cette erreur ou précipitation sera lourde de conséquence, puisque les Drômois récupèrent le ballon, lancent une offensive après leur touche, ce qui débouche sur une grosse séquence de défense des Grenoblois sur leur ligne d’en-but dont Bastien Soury écopera d’un carton jaune ! (34e, 9-16). On peut regretter que sur cette phase offensive, les Drômois aient gagné leurs collisions, ce qui leur ont permis de progresser dans la défense iséroise.
Et ce n’est pas tout. Très peu de temps après, Marc Palmier obtient un 50-22, mais plus de talonneur pour lancer. Antonin Berruyer en bon capitaine, s’y colle mais son lancer lobe le sauteur ! Très grosse occasion perdue. Toutefois, Romain Trouilloud ajoute trois nouveaux points à la suite d’une mêlée fermée gagnée par la première ligne grenobloise qui a pris sa revanche sur celle de Valence-Romans. (38e, 9-19). Alors que les Dauphinois devaient valider ces trois points, ils se loupent une nouvelle fois sur le renvoi (troisième perte !). Les Drômois en profitent, jouent le coup à fond, franchissent (quatrième franchissement de leur part !) sur les extérieurs et marquent un essai. L’arbitre a un doute sur l’avant dernière passe. Après vidéo, l’essai est refusé pour cause d’en-avant de passe. Ouf ! Mais, c’est incroyable d’être aussi laxiste sur les renvois. La mi-temps est sifflée sur le score de 9-19, Grenoble mène mais n’est pas totalement maître de son rugby. Interrogé par un journaliste de Canal+, Nicolas Nadau regrette que ses joueurs ne dominent pas les collisions. « Un manque d’engagement ?
Les statistiques de la première mi-temps :
Touches (Grenoble) :4, un ballon perdu.
Touche (VRDR) : 4, une touche pas droite.
Mêlée (Grenoble) : 5, une pénalité de chaque côté.
Mêlée (VRDR) :1, une pénalité contre Grenoble.
Pénalité : 7 contre Grenoble et un carton jaune, 6 contre Valence Romans.
« On ne fait pas la connerie d’Agen »
Dans les vestiaires, les joueurs regroupés autour Nicolas Nadau écoutent les consignes de leur entraîneur des trois-quarts qui hausse le ton ; « On ne fait pas la connerie d’Agen, on gagne ici ». Dès la reprise, les Grenoblois se montrent particulièrement agressifs en défense empêchant les Valentinois de sortir de leur camp pendant dix minutes. Grenoble récupère même une pénalité. Auteur d’un cinq sur cinq en première période, Romain Trouiloud tente de la convertir. Elle n’est pas simple, elle se situe à 35 m en coin. Hélas Romain la loupe. Puis, Grenoble commet une faute au sol largement évitable (Kaminieli Rasaku empêche la défense de gratter un ballon au sol, quelle erreur stupide !) sur une phase de possession (50e). Faute lourde de conséquence. Deux minutes plus tard, les Drômois marquent un essai plus que litigieux. Sur le lancement de jeu, deux Drômois (le 7 et 12) percutent deux défenseurs grenoblois qui ouvrent un intervalle pour le 13. (Même faute de Bautista à la 9e qui a été sifflée et pas ici). Mais passons. Perte du ballon du VRDR. Hugo Trouilloud le ramasse et le dégage au pied en catastrophe ! (Mais pourquoi Hugo s’en débarrasse, il y avait avantage pour Grenoble sur l’en-avant). Le jeu se poursuit avec des Drômois à l’attaque. Passage des bras de Marrou et passe en-avant pour le 13, pas vue(52e) ! (Même faute en fin de première mi-temps qui avait été vue). Mêlée à 5m pour Valence, le ballon étant sorti en ballon mort pour un Grenoblois. Après la sortie du ballon, lancement de jeu valentinois qui amène à l’essai. L’arbitre suspecte un passage à vide. Effectivement, Louis Marrou percute Romain Trouilloud qui montait pour défendre et le 15 bloque Kaminieli Rasaku sans le percuter, le passage du porteur de balle drômois est facilité. Les arbitres ne sont pas d’accords. Finalement l’arbitre central accorde l’essai, mouais. C’est plus que limite. (53e, 16-19).
Passé ce coup du sort, Grenoble reprend ses esprits, produit de nouveau du jeu avec un beau franchissement de Romain Trouilloud. Faute du VRDR. Je regrette que les Rouge et Bleu aient perdu de la vitesse à la sortie des ballons, cette action aurait mérité un meilleur sort. Romain ajoute trois points (58e ,16-22). Dans la minute qui suit, Bautista franchit, perce sur une bonne vingtaine de mètres, mais oublie de servir bien plus tôt dans sa course deux coéquipiers tous seuls ! Il y avait un trois contre un ! Manquant de jus, il passe au pied mais trop fort, le ballon file en touche. Quelle occasion manquée par un manque d’altruisme.
Puis nouveau coup du sort. Sur la touche qui suit, Grenoble obtient une pénalité à 10-15m de l’en-but. Barnabé Couilloud ramasse le ballon va à l’endroit de la pénalité et la joue rapidement à la main. Il s’enfonce dans la défense drômoise qui n’est pas à 10m, et marque l’essai. Vidéo demandée pour suspicion d’en-avant. L’arbitre, Mr Nuchy estime que la main de Barnabé n’exerce pas une pression sur le ballon. Décision plus que contestable dans la mesure où quand, on dépose un ballon au sol, on exerce forcément une pression ! On a vu des essais pour la même action accordée sans hésitation (comme l’essai des Agenais il y a quinze jours, ce que rappelle Nicolas Nadau, furieux de la décision, et il y a de quoi !) Ceci dit, l’arbitre ne revient pas sur la faute de la défense du VRDR qui n’était pas à 10 m ! Faute incontestable d’arbitrage. Une pénalité aurait dû être accordée.
Grenoble domine et occupe le camp des Damiers, mais ne marque pas. Sur un bon enchaînement de jeu, on porte seul le ballon dans la défense, le soutien est trop est en retard. Contest des Damiers à deux reprises (62e, 65e), deux bonnes occasions perdues, puis une autre où l’on joue au pied alors qu’il y a un temps fort à la main (67e) ajouter à cela sur un lancer pas droit (68e). C’est trop de domination stérile. Les Rouge et Bleu n’arrivent pas à tuer le match, c’était pourtant le bon moment.
Un money time fatal
On sent que le point de rupture approche pour les deux équipes. Qui craquera en premier ? Quelle équipe prendra le dessus moralement sur l’autre ? Malheureusement, c’est la défense de Grenoble qui craque. Après la mêlée (suite au lancer pas droit), le 13 du VRDR se joue de la défense iséroise qui ne monte pas sur le joueur qui progresse avec une facilité déconcertante. Deux plaquages loupés, puis une pénalité derrière. L’équipe se sauve sur la pénaltouche ! Mais l’indiscipline gagne le camp isérois qui commet trois fautes stupides (de la 73e à la 76e), qui laissent le VRDR mettre la pression dans la zone de marque qui ajoute 3 points (19-22). La quatrième pénalité sera celle de trop ! Carton jaune pour le pilier droit remplaçant. A un de plus, les Damiers sentent qu’ils peuvent renverser le sort du match qui vient d’échapper aux Grenoblois en raison de leur indiscipline, mais également par un manque d’énergie en fin de match. L’équipe perd les collisions, recule. Poussé par leur public, les Drômois marquent un essai de pénalité dans les arrêts de jeu. (26-22). Défaite amère du côté des Grenoblois avec beaucoup de frustration et le sentiment d’un arbitrage qui n’a pas été juste.
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
Touches (Grenoble) :7, un ballon perdu mais récupéré et un lancer pas droit.
Touche (VRDR) : 11, 100%.
Mêlée (Grenoble) : 1, aucune faute.
Mêlée (VRDR) :2, aucune faute.
Pénalité : 9 contre Grenoble, deux cartons jaunes, 3 contre Valence Romans.
A froid et après avoir revu le match, on peut constater que Grenoble n’a pas été tueur durant 25 minutes de la seconde période, a manqué de jeu collectif. Des joueurs s’isolent, le soutien est en retard, des joueurs veulent tuer le match tout seul. Et puis l’indiscipline, 6 pénalités dans le dernier quart d’heure ! C’est trop. Impossible de gagner dans ces conditions. La défense a été trop laxiste. Le VRDR a eu deux phases de possession dans le camp de Grenoble et marque deux essais et une pénalité. C’est la troisième défaite de suite à l’extérieur. Grenoble revient avec un point. Maigre consolation. Pour gagner, il aurait fallu être plus propre (notamment en discipline) comme le souhaitait Patrick Pézery avant la rencontre. C’est raté.
Maintenant, les hommes du duo Nadau-Pézery ont deux réceptions consécutives (Nice et Oyonnax) et devront les maîtriser sans refaire des fautes stupides, devront faire les bons choix dans la conduite du jeu, être plus collectif en défense et en attaque. Les victoires sont impératives ! Brive est à cinq points et Aix à neuf points ! Suspense garanti jusqu’à la fin de ce championnat passionnant.