Hello la team du Raffut
voici mon débrief du match contre Brive
Après le match dans les Landes du côté de Mont-de-Marsan, le staff grenoblois commence à broyer du noir à voir s’allonger la liste des blessés journée après journée. Du stade Guy-Boniface, ce sont encore deux joueurs, Romain Trouilloud et Antonin Berruyer, qui devront regarder les matchs depuis les tribunes. En deuxième ligne et en troisième ligne, cela commence à devenir critique. Ainsi, la troisième ligne qui sera alignée contre Brive est quasiment toute neuve : Ryno Pieterse (joker médical) première titularisation, Hanru Sirgel, deuxième feuille de match et première titularisation et Victor Guillaumond, issu du centre qui enchaîne sa troisième titularisation. On ne peut pas que ces trois-là ont joué ensemble de longues années à Grenoble, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour Nicolas Nadau, « la semaine de préparation a été délicate. Ce fut une semaine d’adaptation, mais dans l’adaptation, on est plutôt pas mal encore. » Il garde confiance en son effectif « qui est profond. Bien sûr qu’on imagine battre Brive, bien sûr qu’on rêve de battre Brive, les joueurs veulent jouer ce match, veulent être présents pour ce match. » Tous ces propos sont dits avec l’œil qui pétille. On sent beaucoup d’envie d’affronter ce cador du championnat au Stade des Alpes devant un public qui a bien garni les tribunes (plus de 11 000). Un vrai test grandeur nature avec ce qui se fait de mieux.
Pour les Brivistes, les entraîneurs ont décidé de faire tourner leur effectif afin de faire souffler quelques cadres, et de panser les plaies de quelques blessés. Pour ce match de gala entre les deux premiers, les enjeux sont simples : Grenoble veut rester invincible à domicile pour cette phase aller et pour Brive, faire un coup en Isère étant donné qu’ils n'ont pas la pression du résultat. Julien Farnoux considère que l’équipe de la Corrèze est « impressionnante d’une part par sa densité physique et d’autre part par leur effectif, leurs individualités, mais ce sera un match comme les autres où l’on aura un adversaire à battre au Stade des Alpes….Ils ont les qualités pour nous battre, on a les qualités pour les battre.» Le ton du match est donné, cela promet une rencontre musclée.
Dès les premières minutes de jeu, les deux équipes rentrent de plein pied dans cette rencontre. Les plaquages sont sévères. Brive qui a la meilleure défense du championnat est intraitable dans les zones de combat. Leur deuxième ligne Ratuva a un physique impressionnant, il remporte ses collisions, stoppe le moindre grenoblois qui tente de prendre un intervalle, leur troisième n’est pas en reste (Retif Marais et Rahboni Vosayaco). Les chocs sont rudes. Leur contre en touche est très bon, heureusement leur talonneur ne lance pas droit les deux premiers lancers. On sent chez les Corréziens une dimension physique supérieure. Cependant, les Grenoblois répondent au défi physique en produisant des séquences en tenant le ballon, ce qui poussent leur adversaire à la faute. A la première tentative de pénalité, Sam loupe la cible (5ième). Les Brivistes ne tentent pas les leurs et prennent les pénaltouches, secteur dans lequel ils excellent, d’autant plus que le taux de réussite en touche atteint les 83%. Choix payant puisqu’ils marquent un premier essai, non pas sur porté, mais à la suite d’une combinaison dans laquelle Erwan Dridi s’illustre en déposant le ballon derrière la ligne (10ième ,0-5). Les deux équipes marquent ensuite une pénalité chacune (15ième ,3-8), Sam échoue une deuxième fois (18ième) ne validant pas la domination de la première ligne en mêlée fermée, Giorgi Pertaia prenant le dessus sur son vis-à-vis. Les Grenoblois marquent leur territoire dans cette phase de conquête et prennent un ascendant psychologique.
Le quart d’heure exceptionnel des Grenoblois
Après ces quinze minutes à l’avantage des hommes de Pierre-Henry Broncan, les Grenoblois commencent à reprendre le dessus avec un très beau déboulé de Wilfried Hulleu initié par une superbe passe au pied de Sam Davies. Le pack grenoblois, dominateur, récupère une deuxième pénalité sur la mêlée fermée. Les Isérois décident de prendre la pénaltouche. Belle prise à deux mains d’Hanru Sirgel, un porté se met en place. Il est stoppé, le ballon tombe derrière le maul, Giorgi Pertaia le récupère et le dépose derrière la ligne ! (25ième ,10-8 (Vraiment une très bonne pioche ce pilier droit).
Sur le renvoi, les Brivistes jouent la dépossession. Julien Farnoux, impérial dans les airs (il le sera toute la partie) réceptionne le ballon, mais ne le renvoie pas. Zack Gautier prend l’initiative d’une relance, le soutien est immédiat. Romain Fusier sent le bon coup, progresse rapidement, remet intérieur pour son arrière qui fixe, donne à Jeoffrey Gros, qui met les cannes. Petite feinte de passe à son soutien sur la gauche, croise avec Eric Escande qui file derrière la ligne malgré le retour d’Erwan Dridi. Mais quel essai ! On assiste à une remontée du ballon à cent à l’heure. Nicolas Nadau, tout sourire sur le bord de touche, jubile et ne peut retenir sa joie. Il applaudit et lève les bras au ciel. Rien de plus beau pour un entraîneur de voir ses joueurs réussir un mouvement de grande classe travaillé maintes fois à l’entraînement. (27ième, 17-8). Le festival du jeu grenoblois n’est pas terminé. A la suite d’un nouveau ballon volé en touche par le contre isérois, un nouveau lancer est ordonné, mais cette fois-ci par Mathis Sarragallet. Lancer parfait, un mouvement offensif est enclenché avec une bonne circulation, des sorties au sol rapides. Les attaquants grenoblois gagnent leur collision, sont dans l’avancée sur chaque ballon. A quinze mètres de la ligne, Hanru Sirgel le ramasse en pleine vitesse, ce qui lui permet de casser les plaquages les uns après les autres éliminant quatre à cinq défenseurs et s’écroule dans l’en-but ! Quel numéro de Sirgel (encore une bonne pioche, avec Richard Hardwick, la cellule de recrutement ne s’est pas trompée) (32ième ;24-8). En moins de dix minutes, l’attaque dauphinoise a fait exploser la défense corrézienne, qui n’a pas l’habitude de prendre autant d’essais ! La mi-temps s‘achève par une nouvelle pénalité marquée par Grenoble qui vire largement en tête 27-8. Quelle première mi-temps de la part des Grenoblois qui ont su faire le dos rond pendant l’entame pour ensuite prendre le dessus sur les Brivistes, le favori à la remontée, et de quelle manière ! Beaucoup d’énergie, beaucoup d’engagement, de sérieux. Trois essais marquées, fruit d’action du niveau d’une équipe de Top 14, comme le fut le niveau de ce premier acte.
Les statistiques de la première mi-temps :
Comme les Grenoblois nous ont habitués à des retours de vestiaire bien délicats où l’on assiste à une remontée de l’adversaire, qu’en sera-t-il cette fois-ci face à des Brivistes ? Ils ont dû être piqués au vif par leurs entraîneurs qui ne mâchent pas leurs mots. Eh bien, en fait, ce sont les Grenoblois qui font une superbe entame avec une grosse séquence offensive avec de nombreux temps de jeu qui pousse les Corréziens à la faute (3 pénalités, un carton jaune). Sur une deuxième pénalité jouée à la main, Giorgi Javakhia se déjoue de deux défenseurs et marque le quatrième essai, synonyme de bonus offensif provisoire ! Quelle démonstration de puissance des hommes du duo Nadau-Pézery qui se congratule sur le bord de touche (45ième 34-8). Puis à partir de ce moment, les attaques grenobloises seront moins en réussite (46ième, 59ième, 67ième ,69ième en-avant), l’indiscipline commence à agacer le public (quatre pénalités en six minutes (entre la 46ième et 52ième) et carton jaune pour Zack Gautier, qui aurait dû sortir plus tôt, il était déjà à deux fautes. Les Brivistes poussent de plus en plus, Grenoble souffre, mais la défense fait plus que résister, et finit par craquer (55ième ,34-15). Puis, les Corréziens en marquent un deuxième (63ième ,34-22). La rencontre devient brouillonne, beaucoup d’indiscipline des deux côtés, les joueurs s’accrochent, se chambrent. Grenoble n’a plus qu’un seul objectif, la victoire, alors que Brive veut aller chercher à minima un bonus défensif. Dans le jeu, Grenoble commet un écran inutile sur une bonne séquence (68ième, on sent le manque de repère entre Julien Hériteau et ses coéquipiers, ce qui est normal, Julien revient de blessure). Rien de tel pour agacer Nicolas Nadau. La tension monte d’un cran, les plaquages sont de plus en plus appuyés, la défense grenobloise s’emploie avec férocité pour stopper les offensives brivistes qui sont moins tranchantes. Les dix dernières minutes sont grenobloises, mais ces derniers, malgré un très gros temps fort et une grosse débauche d’énergie à cinq mètres de la ligne n’arriveront pas à la franchir. On sent un manque de lucidité, d’efficacité (touche pas droite (75ième), des sorties trop lentes des rucks, un manque de repères entre certains joueurs et de la fatigue. Le score en restera là pour la plus grande joie des supporters et du staff grenoblois qui a réussi à mettre au point les adaptations nécessaires pour sortir victorieux de ce bras de fer entre les deux leaders du Pro D2. Bravo !!
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
Photos : Karine Valentin
voici mon débrief du match contre Brive
Grenoble conquérant et maître chez lui
Après le match dans les Landes du côté de Mont-de-Marsan, le staff grenoblois commence à broyer du noir à voir s’allonger la liste des blessés journée après journée. Du stade Guy-Boniface, ce sont encore deux joueurs, Romain Trouilloud et Antonin Berruyer, qui devront regarder les matchs depuis les tribunes. En deuxième ligne et en troisième ligne, cela commence à devenir critique. Ainsi, la troisième ligne qui sera alignée contre Brive est quasiment toute neuve : Ryno Pieterse (joker médical) première titularisation, Hanru Sirgel, deuxième feuille de match et première titularisation et Victor Guillaumond, issu du centre qui enchaîne sa troisième titularisation. On ne peut pas que ces trois-là ont joué ensemble de longues années à Grenoble, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour Nicolas Nadau, « la semaine de préparation a été délicate. Ce fut une semaine d’adaptation, mais dans l’adaptation, on est plutôt pas mal encore. » Il garde confiance en son effectif « qui est profond. Bien sûr qu’on imagine battre Brive, bien sûr qu’on rêve de battre Brive, les joueurs veulent jouer ce match, veulent être présents pour ce match. » Tous ces propos sont dits avec l’œil qui pétille. On sent beaucoup d’envie d’affronter ce cador du championnat au Stade des Alpes devant un public qui a bien garni les tribunes (plus de 11 000). Un vrai test grandeur nature avec ce qui se fait de mieux.
Pour les Brivistes, les entraîneurs ont décidé de faire tourner leur effectif afin de faire souffler quelques cadres, et de panser les plaies de quelques blessés. Pour ce match de gala entre les deux premiers, les enjeux sont simples : Grenoble veut rester invincible à domicile pour cette phase aller et pour Brive, faire un coup en Isère étant donné qu’ils n'ont pas la pression du résultat. Julien Farnoux considère que l’équipe de la Corrèze est « impressionnante d’une part par sa densité physique et d’autre part par leur effectif, leurs individualités, mais ce sera un match comme les autres où l’on aura un adversaire à battre au Stade des Alpes….Ils ont les qualités pour nous battre, on a les qualités pour les battre.» Le ton du match est donné, cela promet une rencontre musclée.
Un défi physique impressionnant dès l’entame

Le quart d’heure exceptionnel des Grenoblois
Après ces quinze minutes à l’avantage des hommes de Pierre-Henry Broncan, les Grenoblois commencent à reprendre le dessus avec un très beau déboulé de Wilfried Hulleu initié par une superbe passe au pied de Sam Davies. Le pack grenoblois, dominateur, récupère une deuxième pénalité sur la mêlée fermée. Les Isérois décident de prendre la pénaltouche. Belle prise à deux mains d’Hanru Sirgel, un porté se met en place. Il est stoppé, le ballon tombe derrière le maul, Giorgi Pertaia le récupère et le dépose derrière la ligne ! (25ième ,10-8 (Vraiment une très bonne pioche ce pilier droit).

Les statistiques de la première mi-temps :
- Touches (Grenoble) :6, trois ballons perdus (un ballon volé et deux touches pas droites)
- Touche (CAB) : 10, 4 ballons perdus (3 ballons volés et un lancer pas droit)
- Mêlée (Grenoble) : 3, un bras cassé et une pénalité contre Brive
- Mêlée (CAB) : 1, une pénalité contre Brive
- Pénalité : 6 pénalités contre Grenoble et 8 contre Brive.
Un éclair, puis une fin brouillonne
Comme les Grenoblois nous ont habitués à des retours de vestiaire bien délicats où l’on assiste à une remontée de l’adversaire, qu’en sera-t-il cette fois-ci face à des Brivistes ? Ils ont dû être piqués au vif par leurs entraîneurs qui ne mâchent pas leurs mots. Eh bien, en fait, ce sont les Grenoblois qui font une superbe entame avec une grosse séquence offensive avec de nombreux temps de jeu qui pousse les Corréziens à la faute (3 pénalités, un carton jaune). Sur une deuxième pénalité jouée à la main, Giorgi Javakhia se déjoue de deux défenseurs et marque le quatrième essai, synonyme de bonus offensif provisoire ! Quelle démonstration de puissance des hommes du duo Nadau-Pézery qui se congratule sur le bord de touche (45ième 34-8). Puis à partir de ce moment, les attaques grenobloises seront moins en réussite (46ième, 59ième, 67ième ,69ième en-avant), l’indiscipline commence à agacer le public (quatre pénalités en six minutes (entre la 46ième et 52ième) et carton jaune pour Zack Gautier, qui aurait dû sortir plus tôt, il était déjà à deux fautes. Les Brivistes poussent de plus en plus, Grenoble souffre, mais la défense fait plus que résister, et finit par craquer (55ième ,34-15). Puis, les Corréziens en marquent un deuxième (63ième ,34-22). La rencontre devient brouillonne, beaucoup d’indiscipline des deux côtés, les joueurs s’accrochent, se chambrent. Grenoble n’a plus qu’un seul objectif, la victoire, alors que Brive veut aller chercher à minima un bonus défensif. Dans le jeu, Grenoble commet un écran inutile sur une bonne séquence (68ième, on sent le manque de repère entre Julien Hériteau et ses coéquipiers, ce qui est normal, Julien revient de blessure). Rien de tel pour agacer Nicolas Nadau. La tension monte d’un cran, les plaquages sont de plus en plus appuyés, la défense grenobloise s’emploie avec férocité pour stopper les offensives brivistes qui sont moins tranchantes. Les dix dernières minutes sont grenobloises, mais ces derniers, malgré un très gros temps fort et une grosse débauche d’énergie à cinq mètres de la ligne n’arriveront pas à la franchir. On sent un manque de lucidité, d’efficacité (touche pas droite (75ième), des sorties trop lentes des rucks, un manque de repères entre certains joueurs et de la fatigue. Le score en restera là pour la plus grande joie des supporters et du staff grenoblois qui a réussi à mettre au point les adaptations nécessaires pour sortir victorieux de ce bras de fer entre les deux leaders du Pro D2. Bravo !!
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
- Touches (Grenoble) :10, deux ballons perdus (deux touches pas droites)
- Touche (CAB) : 8, 1 ballon volé
- Mêlée (Grenoble) : 1, aucune faute
- Mêlée (CAB) : 8, deux pénalités contre Grenoble et deux contre Brive.
- Pénalité : 7 pénalités et un carton jaune contre Grenoble et 10 contre Brive et deux cartons jaunes.
Ce que je retiens de ce match :
- Les recrues et les jokers médicaux ont apporté ce qu’on attendait d’eux malgré le manque de repères.
- Giorgi Pertaia m’a fait une très grosse impression et avec son compère Giorgi Javakhia, ils ont marqué des points pour la suite.
- Thomas Ployet, Victor Guillaumond, Camille Baz Marcos, ces trois jeunes montent en puissance, rendent largement sur le terrain toute la confiance qu’on leur a accordée.
- La défense a été encore à la hauteur, malgré un trou d’air de 15 minutes.
- L’énergie, la vitesse, les prises d’initiative ont permis de marquer des essais face à la meilleure défense.
- La conquête a été conquérante : 4 pénalités en mêlée fermée contre Brive, dont les deux dernières révélatrices d’une force mentale supérieure et seulement deux contre Grenoble. 4 ballons volés en touche (Thomas Ployet en vole 3 et un pour Victor Guillaumond). C’est un plus par rapport à l’année passée. On ne voyait pas autant de contre.
Photos : Karine Valentin
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