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Amazones Léa Champon : l'Amazone qui monte

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Léa Champon : l’Amazone qui monte

Elle revient tout juste de Nouvelle-Zélande où elle vient de fêter sa 1ère cape avec l’équipe de France de rugby. Léa Champon, 3ème ligne des Amazones du FC Grenoble, arrive en trottinette au stade Lesdiguières là où nous nous sommes donnés rendez-vous. « J’ai muscu juste après, combien de temps va durer l’interview ? » nous avait-elle demandé en amont de notre entretien. Car elle est comme ça Léa, sérieuse et bosseuse. Etudiante en Licence STAPS mention « Management du Sport », la jeune femme de 20 ans allie études et sport de haut niveau comme bon nombre de ses coéquipières. « J’ai bien récupéré du décalage horaire, j’ai pu bien dormir, en revanche pas facile de se remettre dans le rythme des études ». Sportive de haut niveau, il est important de s’organiser avec le rythme universitaire et les lointains voyages. Sa « coloc » Emma poulat, 2ème ligne au FCG témoigne : « en tant que coloc, elle est parfaite. Mais avec ses stages récurrents avec l’équipe de France, du coup elle est de moins en moins là ». Difficiles pour es deux là qui sont inséparables. Juliette Blouin, centre/ailière des Amazones le confirme : « elles ne se séparent jamais ! même pour aller aux toilettes ! » Le ton est donné, ça chambre entre les filles.

Ce qui ressort lorsque l’on interroge les coéquipières de Léa Champon, c’est qu’elle est dépeinte comme quelqu’un de calme, discrète qui prend peu la parole mais qui fat parti des leaders partout où elle passe. Un paradoxe pour celle qui a été capitaine de l’équipe de France U20. « C’est vrai, je suis leader sur le terrain. Lorsque je suis sur la pelouse, je me donne à fonds. J’essaie de faire les bonnes choses au bon moment. Cela dit, j’ai été surprise d’avoir été nommée capitaine en moins de 20. Mais même si je parle peu, lorsque je le fais, je suis écoutée. Les coachs m’ont dit que je suis un leader terrain. » Sur le terrain, justement, celle qui a débuté à Vinay à l’âge de 6 ans « parce que ma cousine faisait du rugby, je l’ai suivi et ça m’a tout de suite plu. J’avais besoin d’un sport de combat, avec des valeurs », est connue pour son abatage, ses placages et sa force mentale. Emeline Gros, la compare à Marjorie Mayans, la référence dans les placages « c’est une 3ème ligne qui découpe » nous dit Emeline, « c’est une coureuse, coupeuse qui a une activité folle sur le terrain, elle sait tout faire. C’est une vraie chance de jouer avec elle en club et en équipe de France, c’est un vrai régal et en plus c’est une chouette fille ».

Pourtant, lorsqu’elle a débuté à Vinay, il y a bientôt 15 ans, ses parents n’étaient pas très chauds. « Quand tu es une fille et que tu dis que tu veux faire du rugby, les parents sont souvent surpris et méfiants. Ils veulent sans doute protéger leurs filles. Et puis mes parents ont évolué dans leur approche, tant est si bien que mon père m’a entrainé lorsque j’étais toute petite pendant 2 ans. En fait dès que je me suis inscrite et que j’ai commencé, mes parents ont validé ce qu’ils ont vu comme ma passion. Ils m’ont suivi dans les déplacements quand j’été cadette. Aujourd’hui, les déplacements sont parfois lointains et ils ne viennent pas. Mais à domicile, ils sont toujours là et lorsque je joue loin en équipe de France, ils se lèvent pour me voir jouer. Le rugby c’est la passion de mon père comme c’est la mienne et même ma mère s’y est mise ! Tout cela anime leur week-end, donc c’est top, tout le monde est content ! ». Après Vinay, Léa a rejoint le club de St Marcellin jusqu’à ses 15 ans puis c’est désormais au sein des Amazones du FCG qu’elle évolue depuis 2018.

Pour Alexandra Chambon, sa capitaine au sein des Amazones, Léa est « une fille avec qui on adore jouer. Elle ne s’économise jamais et elle est intelligente dans le jeu ». Peut-être parce qu’en plus de jouer à XV, Léa joue aussi à VII ce qui lui amène une vision encore plus complète du ballon ovale : « j’ai fait 2 tournois à VII, c’est vraiment bien mais cela prend énormément d’énergie et du coup on s’améliore physiquement, sur les courses, les passes, la base des placages et la vision du jeu. C’est vraiment bénéfique pour le XV ensuite. »
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Ambre Mwayembe : « c’est une coéquipière en qui on a une réelle confiance »



« Elle a un très gros mental »
, nous dit Ambre Mwayembe coéquipière de Léa aux Amazones mais aussi en équipe de France, « elle ne lâche jamais rien, c’est une coéquipière en qui on a une réelle confiance, elle va toujours au bout de ses efforts ». C’est dans cette attitude que Léa Champon gagne le respect de ses coéquipières et prend ce rôle de leader terrain comme elle le précise. Cependant, ce sont aussi les valeurs de ce sport qu’elle a choisi et qui font que lorsque l’on est sur un terrain de rugby, c’est pour être ensemble, se soutenir et être solidaires. « Ambre, elle dit ça parce que lorsque nous étions à l’académie, elle était parfois dans le dur et souvent je la boostais. Le physique est un de mes points et du coup cela tire tout le monde vers le haut. Je suis aussi très à l’aise avec Ambre, on s’entend super bien, c’est une copine, c’est plus facile aussi. » Le mental c’est aussi la grande force de Léa : « ouais j’ai du mental, je suis plutôt bien à ce niveau-là. Normalement, je vais toujours jusqu’au bout lorsque j’entreprends quelque chose » ce que confirme Emma Poulat qui nous dit « qu’elle est prête à tout pour réussir ».

apres-sa-coequipiere-des-amazones-emeline-gros-(a-droite)-lea-champon-integre-la-3eligne-du-xv...jpgCôté objectif avec les Amazones cette année, après un ¼ de final perdu à domicile face au Stade Toulousain au nombre d’essais seulement puisque les 2 équipes n’étaient pas parvenues à se départager après la prolongation (36-36), les grenobloises sont attendues, elles qui comptent désormais dans le paysage du rugby hexagonale. 5 internationales : Ambre Mwayembe, Alexandra Chambon, Emeline Gros, Manae Feleu (qui est la capitaine de cette équipe de France) et donc Léa Champon. Des Amazones qui ont vu quelques départs à l’intersaison, essentiellement des arrêts de carrières, avec finalement peu d’arrivée. Une certaine stabilité avec de l’expérience en plus. « Notre objectif est de faire au moins aussi bien que l’an passé, à savoir un ¼ à domicile avec une victoire cette fois-ci. L’apport de Veronica Madia (ndlr : internationale italienne) va être important. C’est bien d’avoir deux 10 de haut niveau avec Florine (Thiron) sur certains matchs cela devrait faire la différence. Chacune va apporter ses qualités intrinsèques. » Aminata Niakate et Meline Peraudin complètent le recrutement estival.

Les internationales grenobloises vont pouvoir apporter leur expérience acquise au sein de l’équipe de France, ce qui est une valeur ajoutée très importante pour le groupe grenoblois qui est relativement jeune, ce qui est une particularité dans le championnat. « oui c’est une évidence, confirme Léa, pour nous à titre personnel dans un 1er temps. On a toutes envie de reporter le maillot bleu et cela passe par des bonnes performances en club. Et puis en club, c’est là où on travaille au quotidien sur nos points forts mais bien sûr sur ce que nous pouvons améliorer. Nous avons toutes une belle marge de progression, ça motive. Reprendre en club, ce n’est toutefois pas simple. Tu dois reprendre le rythme, réapprendre les combinaisons en touche par exemple. On pourra peut-être apporter des modifications à tout cela mais franchement Léo (Brissaud, coach des Amazones) les a super bien préparées. Il y a des choses qu’on apprend en EDF et on voit que Léo leur montre la même chose aux entrainements, du coup, le niveau est déjà là. C’est top ! ».

La progression est donc réalisée également en club lors des fenêtres internationales. Il n’y a pas tant d’écart que ça ? « si quand même, coupe Léa, le niveau international c’est un cran au-dessus, mais c’est surtout sur l’exigence. Parfois en club, tu peux te relâcher en semaine. En équipe de France c’est impossible ! ».

Appréciée de tous, leader sur le terrain, la « découpeuse » des Amazones progresse de jours en jours. Léa Champon fait partie de l’avenir du rugby français au même titre que plusieurs de ses coéquipières du FCG. Une tête bien faite et une réserve qui s’efface rapidement lorsqu’elle est en confiance. Cela fait quasiment 15 ans que la vinoise arpente les terrains de rugby, elle qui a su amener dans son sillage toute sa famille et qui séduit également les supporters grenoblois et nationaux. Être comparée à Marjorie Mayans est un bel hommage de sa coéquipière Emeline Gros. Ce n’est pourtant pas une fin en soit : Léa qui aura 21 ans en février prochain, a tout l’avenir devant elle. Un avenir qui sera teinté de bleu c’est une certitude et qui sans nul doute se traduira par des performances XXL sur les pelouses de l’Elite 1.

Un championnat d’Elite 1 qui va débuter cet après-midi au stade Lesdiguières avec, pour les Amazones, la réception du Stade Rennais à 13h. L’occasion de venir soutenir nos grenobloises qui en valent le coup.

Nous reviendrons dans une 2ème partie prochainement, sur l’expérience vécue par Léa Champon en Nouvelle-Zélande avec l’équipe de France.

Propos recueillis par El_Presidente
Photos : Karine VALENTIN
 
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